Imprimerie

CHÂTENET

à ANGOULEME

(Charente)

     
  Historique : 1831 - 1935  
                   
 

Michel Chatenet nait le 28 juillet 1807 à Angoulême. Son père est marchand. Il se forme à Paris, Limoges et Angoulême. Il commence son activité le 18 octobre 1831.
Son adresse professionnelle en 1857 est le 15 rue Saint-André.

En 1833, il demande à pouvoir mettre en oeuvre un procédé de report sur pierre utilisant une encre de son invention qui permettrait de tirer un grand nombre d'exemplaires et concurrencer les impressions typographiques. Pour cela, il lui faut disposer de caractères typographiques, et par conséquent d'un brevet, mais il se heurte à une violente opposition de ses confrères  angoumois. Châtenet cherche l'appui de la Chambre consultative des arts et manufactures, en dénonçant la jalousie suscitée par sa réussite professionnelle  :"Messieurs les typographes virent avec effroi adopter mon genre de travail et alors comme aujourd'hui, ils se réunirent contre moi et commencèrent une guerre dont vous allez apprécier la loyauté" : demandes de brevets de lithographe et débauchage d'ouvriers formés chez Châtenet. Il plaide qu'il veut "fonder un atelier d'imagerie en concurrence avec Paris, Toulouse, Nancy et Montbéliard. Cet établissement serait de la plus grande utilité soit par l'emploi d'un grand nombre de bras soit en offrant un débouché pour nos papiers soit enfin en propageant le goût du dessin beaucoup trop négligé." Les autres imprimeurs rétorquent que ces arguments ne sont qu'un prétexte et que créer un nouveau brevet d'imprimeur serait une injustice à l'égard de ceux qui ont payé 12 000 F pour reprendre un brevet. Faux, répond Châtenet : ils n'ont jamais payé plus de 1 200 F... La polémique agite les imprimeurs angoumois de juin 1840 à  octobre 1841. L'administration prend une demi-mesure en autorisant Châtenet à posséder un petit nombre de caractères.

 
  En 1846, Chatenet constitue un nouveau dossier pour obtenir un brevet d'imprimeur en lettres, en joignant un grand tableau généalogique de Guez de Balzac, montrant la nécessité d'un grand nombre de caractères typographiques pour sa réalisation. Les concurrents protestent à nouveau et l'administration renonce à statuer.
En 1848, nouvelle offensive de Châtenet, cette fois couronnée de succès le 28 mars. Châtenet est, à l'évidence, un entrepreneur dynamique, récompensé par une médaille de bronze à l'Exposition des produits de l'industrie nationale en 1839. Outre ses recherches pour améliorer, grâce à de nouvelles encres, le rendement des tirages lithographiques, il a breveté en 1838 un procédé pour filigraner le papier après fabrication. Son papier à en-tête annonce qu'il réalise les impressions lithographiques, autographiques et en taille-douce.
 
 
entête de facture de 1871
 
 
  Alors que son papier à en-tête de 1840 s'orne d'un grand portrait de Louis-Philippe et d'une reproduction de la Charte de 1830, il soutient sa demande brevet de 1848 en attribuant les précédents refus à des "abus d'influence" dans l'action de "gouvernements rétrogrades qu'un coup de foudre a fait crouler".  Le 24 novembre 1855, il est condamné à une amende de 3 025 F pour avoir imprimé un factum hostile au Préfet ; l'administration note au passage qu'il est le seul imprimeur d'Angoulême à avoir accepté d'imprimer la liste des candidats d'opposition aux élections municipales. Toutefois, comme le Préfet juge qu'il a eu des opinions républicaines avancées mais qu'il est aujourd'hui préoccupé seulement de son industrie, l'amende est ramenée à 500 F.  
                   
    1831 : L'imprimerie Châtenet se situe 15 rue Saint-André.

1870 : L'imprimerie déménage au 4 rue Saint-André. 

1925 à 1935 : 7 rue des trois Notre Dame
   
         
       
         
    1935 : L'imprimerie Chatenet est reprise par l'imprimerie Bachelier.    
                   

 

Quelques étiquettes :
                   
                   

"Lithographie Châtenet-Bachelier", une succession préparée
                   
                   
 

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