Imprimerie

FOLLOPPE

à FLERS-DE-L'ORNE

(Orne)

                    
    Historique : depuis 1840    
                   
 

Trois générations de la famille Folloppe ont successivement embrassé la profession d'imprimeur .

Le premier, Pierre Folloppe (1797-1841) est devenu tardivement imprimeur à 43 ans. Né à Rouen (76), fils de gendarme, il se marie en 1820 à Gournay en Bray (76) où il demeure chez ses parents, avec Angélique Gérard (1799). En 1825 lors de la naissance à Gournay de son fils Louis en 1825, il déclare exercer le métier de coutelier. Il en est de même en 1829 lors des décès de son père Charles et de son fils Pierre âgé de quelques jours, puis à nouveau en 1831 lors du décès de son fils Emile qui n'aura lui aussi vécu que 3 jours. En 1840 il rachète pour 15000 F l'imprimerie Joseph Vielle à Gournay ainsi que ses brevets de typographe et de lithographe*
1. Il décède l'année suivante et l'affaire est reprise par sa veuve Angélique Gérard*1 avant de cèder en 1844 ses brevets d'imprimeur en lettres et de lithographe ainsi que son matériel à Charles Drély dit Letailleur (1817-1858) qui a été prote (chef d'atelier) dans une imprimerie et libraire à Paris*1.

 
                   
  Envoyé dès l'âge de 9 ans en apprentissage à Paris, Louis Folloppe revient à Gournay en 1846, pour prendre la direction de l'imprimerie et du journal « le courrier de Gournay »*2. Quand il se marie en 1849 avec Caroline Renon (1822-1891), Charles Drély, imprimeur, est un des témoins de son mariage . A cette occasion, Louis mentionne exercer la profession de compositeur d'imprimerie ; ce qui ne correspond pas avec les fonctions qui sont celles de directeur d'imprimerie qu'il est censé remplir depuis 1846. Cette fonction de compositeur d'imprimerie est à nouveau mentionnée en 1850 à l'occasion de la déclaration de naissance de son fils Arthur.  
                   
  Il fait son apparition à Flers (61) vers 1856 où il dirige une imprimerie et fonde le Journal de Flers et de l'arrondissement de Domfront*3. Il agrandit et transforme le journal en 1868*2. Il meurt en 1878 à 42 ans à son domicile rue d'Argentan. L'article nécrologique que lui consacre son journal traduit bien l'état d'esprit de l'époque : « La lecture assidue des grands journaux de Paris et le choix des articles qui éveillent l'attention, lui firent bientôt connaître les véritables amis de la France et prévoir les événements. Au début de la guerre, il eut le pressentiment de nos désastres. S'il a partagé les angoisses de ces temps néfastes, il est mort avec la consolation de voir sa patrie régénérée par le travail et par la liberté ». La défaite de 1870 a en effet laissé des souvenirs cuisants qui ont engendré des sentiments nationalistes parfois exacerbés.  
                   

Son épouse reprend les rênes de l'imprimerie secondée de son fils Arthur, avant de lui passer la main en raison de son état de santé quelques années plus tard . Quand elle décède en avril 1891, le journal de Flers lui rend hommage mettant en exergue le rôle qu'elle a d'abord joué auprès de son mari , puis quand elle lui a succédé : « Madame Folloppe s'associa à ses travaux, joignant ses efforts aux siens et partageant ses veilles, dans l'unique et incessant souci d'être la maîtresse de maison vigilante dont, en chaque chose, se faisait sentir l’influence.

A la mort de son mari. Madame Folloppe, secondée par son fils, M. Arthur Folloppe, prit d'une main forte et expérimentée la direction de l'imprimerie »*3 .

 

                   
  Arthur Folloppe connaît lui aussi une fin prématurée. Il se tue accidentellement en septembre 1894 lors d'une excursion avec des amis peintres. Il chute en parcourant la falaise des Roches D'Oêtre sur la commune de Saint Philbert sur Orne (61).  
                   
               
    Ironie du sort, quelques instants auparavant, au moment d'emprunter un passage délicat Arthur Folloppe déclarait à leur accompagnatrice et guide locale : « Allez devant, vous connaissez le chemin, nous vous suivrons et nous tacherons de ne pas dégringoler. Au fait, si je tombe, je ne laisse après moi ni femme ni enfants »*4 .    
                   
  Lors de son inhumation Jules Gévelot, député de l'Orne déclare dans son discours :« Folloppe avait, comme journaliste, le sentiment de la responsabilité et du devoir qui s'imposent à celui qui sait en comprendre la haute mission. Placé, par sa situation, à la tête de publications importantes qui rayonnaient dans tout le département, membre de l'Association Syndicale de la Presse républicaine départementale, il jouissait de l'estime et de la sympathie de tous ses confrères ; d'une parfaite dignité professionnelle, d'une rare sûreté de relations, il était réservé dans ses jugements et n'abordait qu'avec une extrême circonspection les controverses politiques, se conformant en cela au désir des nombreux lecteurs de ses journaux »*4 .  
                   
     

Quelques parutions au cours du XX° siècle :
L'ancienne baronnie de la Lande Patry, 1906.
Vision d’un siècle : La Restauration (1815-1830), 1914.
Le logis du Hamel-Saint-Etienne de la Carneille, 1928.
Contribution à l’histoire féodale de la Carneille, 1939.
Europe N°361–362, 1959
Les rouages de l’économie nationale, 1967
A l'écoute de St Michel Garicoïts, 1976.
L’impossible métphysique, 1981.

     
                   
   
                   
 

Avec la disparition d'Arthur Folloppe en 1894, s’achève une aventure commencée 54 ans auparavant par son grand-père, poursuivie par son père puis par lui même au travers de courtes vies professionnelles.

Cependant en 2020 les activités d'impression « Folloppe » perdurent toujours à Flers, à la ZAC Grands Champs.

 
                   
            Sources : rédaction Gérard Clouet, fév. 2020
*
1 Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIX ième siècle .Archives Nationales F18 2076
*2 Le Journal de Flers et de l'arrondissement de Domfront 11/09/1878
*3 Le Journal de Flers et de l'arrondissement de Domfront 22/04/1891
*4 Le Journal de Flers et de l'arrondissement de Domfront 26/09/1894

  

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  contribution : coll. privée            
                   
 
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