Bien qu'étant
construite sur le territoire de Touvérac, cette laiterie fut une
ressource vitale pour la ville de Baignes, car de nombreux employés
habitaient dans cette commune.
L'idée de monter
une laiterie vint à un producteur de lait de Montchaude nommé François
Hillairet.
Réunissant
autour de lui quelques producteurs, ils mirent ensemble en commun quelques
économies. Ils achetèrent un local, une écrémeuse, une baratte et la
laiterie était née, c'était le 1er juillet 1893.
Chevaux et
carrioles chargées de bidons se mirent à sillonner les villages
avoisinants pour collecter le lait.
Cette époque des
premières laiteries coopératives va créer un phénomène économique
pour la région. Le phyloxéra avait, en effet, dans les années 1880,
détruit une grande partie du vignoble produisant le Cognac.
En attendant
l'introduction des porte-greffe américains, les producteurs désœuvrés
se mirent à produire du fourrage et élever des vaches, par conséquence
à produire du lait. Des Vendéens en profitèrent pour s'installer en
nombre dans la région, ils avaient une bonne expérience de l'élevage
bovin.
La laiterie de
Baignes devint une usine produisant 5000 tonnes de beurre par an.
Le produit reçut
l'appellation "Beurre de Baignes", première marque des
Charentes, et la devise était : "l'union fait la force".
- Le beurre partait
chaque matin pour les halles de Paris, et par le train, à partir de 1906.
- Le lait
écrémé était transformé en caséine dans une usine qui jouxtait la
laiterie, deux hautes cheminées en brique rouges pointaient vers le ciel,
des machines à vapeur actionnaient tout le mécanisme sifflant bruyamment
de bonne heure le matin pour appeler les ouvriers à la tâche.
- Le sérum,
allait à la porcherie de chez Cosson pour alimenter 150 truies mères
produisant plus de 4000 porcs par an. L'entreprise a occupé jusqu'à 250
personnes. L'activité cessa en 1976.
source
: Homère Fonteneau |