Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie Fromagerie

coopérative

d'ARGENTON L'ÉGLISE

(79D)

 

       
                   

 

Historique : 1909 - 1968
 

 

 

 
                   
  1909 : Ce gros bourg, qui à l'origine se nommait Argenton-les-Deux-Églises puis Argenton-les-Deux-Rivières sous la révolution, sort doucement de l'anonymat quand M. Doc et plusieurs agriculteurs du coin fondent la laiterie coopérative d'Argenton-l'Eglise. M. Doc, qui possède un établissement de fournitures pour laiteries et fromageries et originaire du hameau de "Crêle", devient le premier Président.  
                   
  Laiterie d'Argenton l'Eglise Laiterie d'Argenton l'Eglise  
                   
  1910 : Vers la fin de l'année, la laiterie, placée en la riante vallée de l'Argenton, commence à fonctionner. L'affaire prend rapidement de l'extension, car au vu de sa situation, tout au nord du département, elle est la seule implantée au-dessus de Thouars, les laiteries de Massais et de St-Varent étant plus au sud. Il y a bien quelques petites laiteries privées comme celles de Taizon ou les Iles de Bagneux, mais elles sont sans grande conséquence pour elle. MM. Constant Renaudin, Auguste Prisset, et les employés à l'intérieur de l'usine reçoivent de plus en plus de lait que leur apportent les laitiers MM. Roger Bodin, Pierre Fenneteau, et Alphonse Hérissé entre-autres.  
                   
 

1914-18 : La guerre comme partout a mobilisé les hommes. De nouveaux employés arrivent tel M. Georges Baudouin comme chauffeur. Une laitière Célestina Gabiller parcourt les fermes le long de l'Argenton.

En 1918, l'établissement fonctionne à l'aide d'une chaudière cylindrique horizontale, d'un réfrigérant plat de 1000 l par heure, deux pompes à eau, une pompe à babeurre, deux pompes à crème, une pompe à petit-lait, une machine frigorifique. La laiterie fonctionne de 5 h à 16 h. 

1920 : M. Adrien Guédon, le beurrier, à reçu pour l'année 4.623.986 litres de lait qu'il a transformé en excellent beurre.

1926 : M. Isidore Peltier, le contrôleur, a vu passer dans ses bacs quelques 6.147.130 litres de lait entier qui ont produit 264.144 kilos de beurre.

1932 : L'entreprise, qui a atteint cette année le cap des 7 millions de litres et que préside M. Piard, reçoit une belle récompense à ses efforts en décrochant une médaille d'Argent à Paris.

Laiterie d'Argenton l'Eglise  
           
  Laiterie d'Argenton l'Eglise
1934
 
                   
 

1935 : La laiterie traite en moyenne 25.000 litres par jour. Toujours fidèle a son poste, Adrien Guédon, devenu chef-beurrier, est honoré par un diplôme pour ses 15 ans de services.

1939 : Le 26 Février, lors de l'assemblée générale, M. H. Piard est réélu président pour 3 ans. Le bureau se compose de cette manière : Les vice-présidents sont MM. R. Piloteau, R. Poupelin, C. Olivier et J. Dallerit,

le trésorier M. C. Gaury, et le secrétaire M. H. Guérineau complètent le bureau. Avec un chiffre d'affaires de 7.889.328 frs pour une collecte de 7,6 millions de litres, la laiterie prouve sa rentabilité. Une autre médaille d'Argent lui confère une belle renommée.

En 1944, M. Protteau Louis est élu président pour diriger la laiterie, aidé de son chef-comptable M. Milliasseau Edmond.

 
                   
  Laiterie d'Argenton l'Eglise Laiterie d'Argenton l'Eglise  
                   
  1952 : Les 8 millions de litres de lait sont atteints sous la présidence, depuis quelques années, de M. Protteau, le maire de Bouillé-Loretz.  
                   
 

En 1953, les races de vaches sont très diverses ; cependant on trouve un peu plus de Maine-Anjou. Comme la laiterie ne paye pas à la matière grasse, les Hollandaises commencent à s'implanter.

Placée aux confins des Deux-Sèvres, en limite du Maine-et-Loire, la laiterie a beaucoup plus d'affinités, avec ce département, en ce qui concerne la qualité du lait. Ses rendements sont à peu près les mêmes, mais malheureusement éloignés des laiteries de la Gâtine ; ils sont particulièrement compromis l'été à cause d'une assez forte acidité qui provient surtout, comme dans bien des laiteries, du manque de soins apportés au lait à la ferme, cependant la situation s'améliore car les sociétaires font des efforts.

Laiterie d'Argenton l'Eglise  
           
  Laiterie d'Argenton l'Eglise  
                   
 

En 1955, la laiterie est classée dans les plus importantes des Deux-Sèvres pour la quantité de lait traité, elle traite 9,5 millions de litres de lait.

Cette quantité est amenée par 16 courtiers. La zone de ramassage est assez condensée puisque les tournées les plus longues ne dépassent pas 40 kilomètres (départ laiterie et retour à celle-ci). Ce gros avantage permet de payer sensiblement le lait aussi cher que ses voisins.


Le lait est payé au litre, la majorité des sociétaires, comme dans toute la région, étant opposée au paiement à la matière grasse. Avec les sous-produits la laiterie fabrique de la caséine, de la poudre de lait, des fromages divers, gruyères pasteurisés, etc.

1959 : On entreprend la modernisation de l'usine. Du matériel est importé d'Allemagne pour l'équipement de la beurrerie en pasteurisateurs. Les antiques barattes sont remplacées par un butyrateur qui sans aucune manutention peut produire 700 kilos de beurre à l'heure. On installe trois nouvelles écrémeuses. Deux débitent 5.000 litres à l'heure et la troisième 3.000 litres.

1961 : Le nouveau président est M. Georges Doublée.

1963 : L'entreprise traite presque 11 millions de litres de lait. On la considère comme la troisième laiterie du département. Une nouvelle chaufferie, utilisant le mazout comme carburant, est mise en service.

1964 : forte de ses 850 sociétaires, la coopérative laitière dépasse les 40.000 litres journellement. La laiterie est considérée comme la troisième du département. La collecte s'étend sur 13 communes qui sont : Argenton-l'Eglise, Mauzé-Thouarsais, Bouillé-St-Paul, Cersay, Bouillé-Loretz, Bagneux, St-Martin-de Sanzay, Brion-près-Thouet, Louzy, Ste-Verge, St-Cyr-La-Lande, Tourtenay, et St-Martin-de-Mâcon, plus 3 communes du Maine-et-Loire : Antogny, Le-Puy-Notre-Dame et St-Macaire-des-Bois.

Chaque matin 15 laitiers font la tournée. 18 personnes s'emploient à la fabrication du beurre, de la caséine ou à la mise du lait en sachets. On effectue le premier ramassage de lait de chèvre qui est ensuite envoyé à St-Varent.

 
             
  Laiterie d'Argenton l'Eglise Pour produire le beurre ''Etoile d'Argent", les besoins en eau sont importants. La laiterie possède deux puits d'une réserve de 120m2. L'eau est détartrée avant de passer dans un appareil de traitement aux rayons ultra-violet. Argenton est la première en Charente-Poitou à être équipée d'un tel appareil. On consomme en moyenne 120 à 130m2 d'eau par jour. Un système de pompage automatique est installé sur la rivière l'Argenton.

De plus un nouveau séchoir avec ensachement automatique a fait son entrée à la caséinerie. C'est une activité secondaire car la plupart du lait écrémé pasteurisé s'expédie à St-Loup pour la fabrication du lait en poudre. Seuls les mauvais laits sont caséinifiés ici, soit 3.900.000 litres par an.

Toujours pour cette année et depuis le printemps, la laiterie fabrique des sachets de lait pasteurisé et conditionné à 36% de matières grasses par litre. La production atteint 500 sachets par jour et est en progression constante. Elle espère arriver à 2.000 sachets quotidiens à la fin de l'année 1964.

Tout respire le neuf ici. Le président Doublée a fait ériger des bureaux vastes et clairs pour la comptabilité, la direction et le laboratoire. On a construit une chambre froide avec des bacs à eau glacée, d'une contenance de 35m2 et pouvant stocker 10 tonnes de glace.

La haute cheminée, qui se dressait dans le ciel argentonnais, ne fumera plus. Elle est démontée brique par brique par une entreprise locale.

Le conseil d'administration est réélu. Il se compose ainsi : Président : Georges Doublée ; vice-présidents : MM. Gilbert Bernard et André Brosset ; secrétaire : Robert Brunet ; trésorier : Marcel Godin. et toujours M. Millasseau comme directeur.

 
     
  Laiterie d'Argenton l'Eglise 1966 : L'état de santé de M. Millasseau, s'aggravant depuis quelque temps, le contraint à cesser son activité. Au mois de septembre, M. André Geairon vient prendre la direction de l'entreprise. Il était auparavant le dirigeant de la laiterie de Voultegon.

1967 : L'ère des fusions entre grandes laiteries est néfaste aux moyennes et petites entreprises. Le projet d'union qui se prépare entre les laiteries coopératives de St-Loup et St-Varent signe l'arrêt de mort d'Argenton.

1968 : En Janvier, le directeur M. Geairon quitte l'établissement. Après plus d'un demi-siècle d'existence la laiterie d'Argenton-l'Eglise disparaît à son tour.
 
                   
  1996 : On peut voir encore, la belle cheminée de l'ancienne laiterie qui abrite l'entreprise de bâtiments "Bati-pose".

Maintenant, les locaux sont désormais la propriété de la commune et servent de local technique.

 
                   
         
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