Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie fromagerie

coopérative de

MAZIÈRES EN GATINE

(79M)

 

       
                   

 

Historique : 1894 - 1995

     
                   
 

 

   
                   
  1894 : Aidé de fervents partisans de l'esprit coopératif, le Conseiller Général, M. Eugène Proust, fonde la laiterie coopérative de Mazières. Le conseil d'administration, fraîchement élu, nomme à sa tête M. Proust et à la vice-présidence, M. Camille Pouzet. Le lieu choisi pour l'implantation de l'usine se situe au centre du département des Deux-Sèvres et du berceau de la race Parthenaise, à un kilomètre du bourg de Mazières, à 300m de la gare.

1895 : Le 2 janvier, on procède à la cérémonie officielle. Les 150 sociétaires peuvent admirer le matériel flambant neuf et l'énorme machine horizontale de 12ch ainsi que le générateur de 18ch. Quatre écrémeuses "Burmeister", un malaxeur, une baratte "Chapelier" et une "Victoria" garnissent la salle de fabrication. Des réfrigérants, des réchauffeurs et une auge à beurre complètent l'ensemble. Deux puits fournissent l'eau nécessaire. Après avoir été présenté par M. Proust, le directeur-comptable, M. Claude Thabault, guide les visiteurs et leur explique les différentes phases de la fabrication du beurre. L'écrémage a lieu de 9h du matin à midi en hiver et pour cet été de 8h à 13h. La crème se conserve 24h dans un bassin en ciment, placé dans la cave. Sous ses ordres travaillent un écrémeur, un chauffeur et le beurrier, M. Clément Chabiraud.

1899 : La laiterie regroupe 990 adhérents.


1901 : Le matériel se dégrade rapidement surtout les écrémeuses. Ces dernières sont déjà remplacées par trois ''Alfa-Laval" et une "Baltique".

Eugène Proust, Maire de 1879 à 1905
et fondateur de la laiterie coopérative de Mazières.
 
                   
  1904 : Pour enrayer la fraude sur le lait, il devient urgent de recruter un employé pour surveiller et mettre de l'ordre, afin de découvrir et démasquer les sociétaires coupables.
Le 1er avril, M. Antonin Chaignon entre comme contrôleur.
M. Emilien Babin et ses collègues laitiers parcourent de plus en plus de kilomètres car le nombre de producteurs a triplé depuis la création.

1905 : Cette laiterie remporte le diplôme de médaille d'argent pour ses beurres, à l'exposition du mois de mai à Liège (Belgique).

1907 : Lors de l'assemblée générale de janvier, le conseil d'administration, réélu à une forte majorité, fait savoir à l'assistance que le beurre de Mazières participera cette année à de nombreux concours et Expositions par l'intermédiaire de l'Association Centrale des Laiteries.

La composition du bureau est la suivante : Président : M. Eugène ProustVice-présidents : MM. Camille Pouzet, conseiller municipal de Mazières et J. Couturier, Maire de Vouhé. Trésorier : M. Henri ClissonSecrétaire : M. Goirand, Sénateur des Deux-SèvresAssesseur : M. Alexandre Moreau, propriétaire.
Au mois de mars, la laiterie obtient une magnifique médaille d'Argent lors de l'Exposition Internationale de la Haye aux Pays-Bas.
 
                   
  Malgré les luttes politiques et la concurrence des laiteries particulières de Vouhé et Verruyes, créées par le marquis de Maussabré, celle de Mazières se développe et draine le lait de l'ensemble du canton et d'une partie de celui de Champdeniers.

1909 : L'établissement s'équipe de nouveaux matériels. On installe une machine frigorifique et une machine hydropneumatique d'un débit de 3.500 litres à l'heure. De plus, l'achat d'un acido-butyromètre "Gerber" d'un acidimètre "Dornic" et d'un stérilisateur "Jolly" s'avérait indispensable.
Les vingt laitiers ont ramené une quantité de 4.143.883 litres qui, transformés, ont donné 203.789 kg de beurre, vendu aux Halles parisiennes 2,85 frs le kilo en moyenne.

1910 : Cinq salariés composent aujourd'hui le personnel intérieur. La société est forte de 900 adhérents qui possèdent 2.700 vaches, toutes de race Parthenaise.
 
                   
  1914/1918 : La grande guerre a fauché de nombreux sociétaires à la fleur de l'âge. Les femmes ont été exemplaires en l'absence des maris partis au front. La collecte a baissé comme partout ailleurs. Et malgré les souffrances et les peines, la vie reprend petit à petit. Entre 1919 et 1951, la production de beurre va doubler.

1921 : M. Camille Pouzet remplace M. Proust à la présidence du conseil.

1925 : Le directeur-comptable M. Thabault fête ses trente ans de services et prend une bonne retraite. Son successeur, M. Joseph Fournier est diplômé de l’École Professionnelle de Surgères (12° promotion du 2 Octobre 1912). On apprend avec peine le décès de M. Camille Pouzet. Président de la laiterie et administrateur de l'Association Centrale des Laiteries Coopératives, il laisse d'unanimes regrets. Tout le monde appréciait son caractère si accueillant et jovial, ainsi que les services éminents qu'il a rendu pendant si longtemps à la cause des laiteries. Déjà, étant seulement vice-président, il remplaçait constamment M. Proust à la coopérative où, sociétaires, laitiers et personnel avaient pour lui, la plus profonde estime et une sincère affection. Il restera dans la mémoire des gens comme un grand serviteur de la laiterie de Mazières.
 
                   
 
1926 : Le lait afflue toujours de plus en plus. 5.438,672 litres ont convergé vers l'usine qui les a transformé en 280.213 kg de beurre. M. Fernand Sauzé est le laitier qui effectue l'une des plus longues tournées.

1932 : Mazières est considérée comme une grande laiterie avec une collecte de 7,3 millions de litres et une production de beurre de 364 tonnes. Elle se situe parmi les quinze plus importantes coopératives du département. M. Maurice Niel qui a remplacé M. Fournier parti s'installer à son compte, dirige de main de maître l'établissement. Le beurre est presque exclusivement expédié à Paris par le train, en mottes de 10 kg, ou en plaquettes de 250 g.

1950 : Le beurre n'est pas pasteurisé afin de lui conserver son arôme naturel. Les expéditions de beurre se font par la route et également par le rail où il est chargé dans les wagons à Niort.

M. Raymond Guichard devient le nouveau directeur. Le président, M. Gabilly fait confiance à ce brillant diplômé de l’École Saisonnière d'Enseignement Laitier de Surgères (9e promotion du 7 octobre 1947).

L'équipement consiste en 2 barattes Alfa-Laval, 2 cuves à crème Alfa-Laval, plusieurs écrémeuses West, 1 empaqueteuse BMR.

Dans les années 1950, la laiterie dispose de 14 ramasseurs et 15 employés (y compris un directeur, un comptable et deux contrôleurs).

 
                   
 
1951
1954 : La circonscription territoriale de la laiterie s'étend sur environ 15.000 hectares et comprend les communes de Mazières-en-Gâtine, Verruye, Saint-Georges-de-Noisné, Clavé, Exireuil, Saint-Lin, Reffanne, Beaulieu, Parthenay, Saint-Pardoux, Vouhé, Allonne, La Boissière. Les Groseillers, Saint-Marc-la-Lande, Cours, Champdeniers et les communes limitrophes. Le nombre des adhérents est passé de 150 en 1895, à près d'un millier en 1954.  
                   
  La quantité de lait travaillé annuellement est de l'ordre de 7.000.000 de litres, pour une production journalière variant du simple au triple. Depuis sa fondation, cette Laiterie a été constamment l'objet d'améliorations importantes ce qui la classe, parmi les plus modernes de la région. Le modernisme du matériel et les soins apportés à la collecte du lait et aux fabrications ont permis à la Laiterie de Mazières-en-Gâtine de maintenir la renommée de son beurre extra-fin.

1956 : La production laitière collectée, a tendance à stagner. Depuis 20 ans, le volume de lait n'a augmenté que de 500.000 litres. Plusieurs facteurs ont contribué a ce tassement. La deuxième guerre mondiale fit baisser le cheptel et l'après-guerre, engendrant de nouvelles industries, tend à dépeupler les campagnes. Un bon nombre de petits fermiers mettent la clé sous la porte.


1961 : Mazières et les laiteries de la Viette, Ste-Ouenne, St-Christophe et Uzelet créent le groupe U.L.P.G. (Union Laitière des Plateaux de Gâtine). Cette association aboutit à l'édification de l'usine de Champdeniers, pour la fabrication de la poudre de lait. Bientôt d'autres laiteries renforceront le groupe. Dans les années 1960, un grand bâtiment administratif est édifié contre lequel s'adossent des garages.
 
                   
  1970 : En juin, c'est la création de la C.O.L.A.G.A.C.O. La Coopérative Laitière de la Gâtine et du Centre-Ouest réunit cinq laiteries qui sont Mazières, Ste-Ouenne, St-Christophe, Uzelet et Ménigoute. Son président est Albert Couturier. Bientôt, toutes les productions sont regroupées sur Mazières, avec à la direction M. Guichard.

1977 : La C.O.L.A.G.A.C.O. cesse d'exister. En octobre Mazières prend pour nom "Laiterie coopérative de Gatine".
 
                   
 
Fromage "Bocage d'Or"

Fromage "Le Bocajou"
 
                   
 
Fromage "Joli Poitou"

Fromage "Calendor"
 
                   
                   
  1981 : Avec la laiterie de St-Loup-sur Thouet, Mazières fonde le groupe "CAPRIBEUR" et en devient le siège social. D'autres coopératives se joignent au nouveau groupe. Ce sont Sainte-Ouenne, Ménigoute, puis la laiterie de Lezay en 1983 et Gençay dans la Vienne.

Mazières devient le siège social du groupe Capribeur formé avec la laiterie de Saint-Loup-Lamairé, et une nouvelle unité de fabrication est édifiée.

Après la cessation d'activité, l'ancien bâtiment de la beurrerie est démoli, et ne subsistent plus que le bâtiment administratif des années 1960 et l'unité de 1980, qui abritent diverses entreprises.

1990 : Les ateliers de fabrication sont arrêtés les uns après les autres. Seul les bureaux administratifs restent, St-Loup et Lezay étant les deux unités de production du groupe.


1994 : Les bureaux sont définitivement fermés. La laiterie de Mazières a cessé sa belle aventure.


1995 : Un profond silence règne dans la laiterie vide. Un ou deux camions font encore une halte. Ils récupèrent le lait des sociétaires du secteur.
 
                   
                   
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                   

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