Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie fromagerie

coopérative de

MÉNIGOUTE

(79F)

 

       
                   

 

Historique : 1913 - 1978
     
                   
   
     
     
  1913 : Niché dans la haute vallée de la Vonne et bâti à flanc de coteau, le bourg de Ménigoute s'anime ce Jeudi 30 Octobre. Les agriculteurs des villages environnants sont réunis à l'invitation d'Eugène Caillaud, le maire de Chantecorps. La réunion aboutit à la création de la laiterie coopérative de Ménigoute. M. Caillaud en est le premier président.  
                   
   
                   
  1914 : M. Aimé Simon est nommé directeur en avril. Le 1er juin, sous sa direction, les employés dont M. Armand Baudet le beurrier, reçoivent les premiers 2.700 litres de lait. Le matin, de bonne heure, les laitiers, Victor Dautet, Alexandre Ayrault, François Bourrion, Louis Gallaud, François Sonnard et Henri David ont collecté chez les 300 sociétaires de la laiterie.

Au mois d'Août, de nombreux ouvriers se retrouvent mobilisés. L'entreprise va fonctionner au ralenti pendant quelques années.
 
                   
    Eugène Caillaud
Né le 19 décembre 1861 à Fomperron (Deux-Sèvres), mort le 20 août 1952 à Chantecorps (Deux-Sèvres) ; cultivateur ; mutualiste et coopérateur ; maire de Chantecorps, conseiller d’arrondissement, conseiller général.
Eugène Caillaud fut maire de Chantecorps dès 1904. Il fut également conseiller d’arrondissement et conseiller général du canton de Ménigoute (Deux-Sèvres). Il joua un rôle important dans la création de la Mutuelle agricole (branche accidents) dont il fut le fondateur le 4 septembre 1924 et le président de cette date au 13 mars 1942. En 1911, il avait été le président fondateur de la laiterie de Ménigoute, ce qui l’amena à jouer un rôle actif au sein de l’Association centrale des laiteries à Surgères. Il fit également partie de plusieurs syndicats ou coopératives agricoles.
   
                   
   
                   
  1919 : L'établissement prend de l'extension. Le personnel a traité 1.694.390 litres et a produit 86.483 kilos de beurre.

1922 : Le nombre de sociétaires double, passant à 616 personnes et la collecte dépasse les 2 millions de litres. Le beurre de Ménigoute obtient une Médaille d'Argent à Paris.

1931 : Le président-fondateur, M. Caillaud, âgé de 70 ans, passe la main. Chevalier de la légion d'Honneur, Commandeur du Mérite Agricole, ce grand animateur qui contribua à l'essor et le bien être des agriculteurs a bien mérité de se reposer. M. Léon Brunet le remplace à la tête du conseil.
Il tient à continuer avec le même dévouement, l’œuvre de M. Caillaud, son prédécesseur, qui est tout simplement son beau-père.

1934 : Par promotion du 31 octobre, Aimé Simon, directeur de la laiterie, est fait Chevalier du Mérite Agricole


1935 : En 16 ans la production de beurre a triplé, étant actuellement de 287 tonnes. La quantité de lait recueilli atteint les 6 millions de litres. Les sociétaires sont au nombre de 1120, Les laitiers couvrent un secteur de 16 communes dont en Vienne.

1940 : La laiterie entreprend la fabrication du gruyère. Les temps sont durs. Le manque de carburant se fait cruellement sentir. Les laitiers ont repris les charrettes.

1946 : La production du gruyère est interrompue.

1934
 
                   
   
                   
  1950 : On recommence la confection du gruyère. La retraite sonne pour le dévoué directeur, M. Simon. Il aura été l'un des piliers de l'usine et une grande part de la réussite de cette dernière lui revient. Son successeur est M. Edmond Brangier. Un projet de fabrication de caséine est à l'étude.

1952 : Ménigoute a vite retrouvé son niveau de collecte d'avant-guerre. La quantité de lait collecté s'éleve à 6,5 millions de litres. On commence à fabriquer du camembert.
 
       
   
     
  1954 : Avec l'acquiescement des sociétaires, le conseil ratifie le projet de modernisation de la laiterie. En priorité, on entreprend la réfection des quais afin de permettre un déchargement plus facile.
Depuis sa fondation, en Avril 1914, M. Simon, dont les qualités administratives et techniques ont donné et contribué à la belle renommée de la laiterie, reste toujours le directeur.

Un article de 1954 indique : "La Laiterie travaille en moyenne 4.000.000 de litres de lait annuellement, ce qui lui permet de fabriquer du beurre, du fromage, du gruyère, de la caséine. Le matériel employé est du dernier perfectionnement. L'hygiène, si nécessaire et même indispensable pour ce genre de fabrication, est scrupuleusement observée. C'est pourquoi la laiterie coopérative de Ménigoute livre à sa fidèle clientèle des produits de qualité parfaite, seule formule pour retenir, à l'heure actuelle, le consommateur de plus en plus exigeant."
...donc il a peut-être existé une fabrication de fromages genre meules, c'est le seul écrit que j'ai trouvé.

1959 : Une unité de production de poudre de lait "Hatmaker' 'débute.

1961 : Vers la fin de l'année les laitiers effectuent les premiers ramassages de lait de chèvre. Le nouveau président depuis un an, M. Camille Guessard approuve la demande de M. Brangier de s'équiper d'une baratte plus performante.
 
                   
  1963 : Enfin ! La voici cette fameuse baratte que tout le monde attend. Toute en acier inox et d'une contenance de 5.000 litres, elle impressionne. Il devenait urgent d'avoir un tel matériel. L'an passé, les autres barattes ont eu un mal fou à brasser les 7.695.992 litres de lait de vache. Sous les ordres de M. Guy Poussard, quinze personnes, laitiers compris, composent l'effectif de la laiterie. La société est forte de 911 adhérents possédant un cheptel de 5.540 laitières. La quantité de lait de chèvre a augmenté avec un total de 595.473 litres. Les laitiers parcourent 776 kilomètres par jour. Au mois de juillet, M. Guessard cède la présidence à M. Couturier.  
           
   
                   
1964 : Une tentative de hold-up échoue. Le Dimanche 19 juillet, vers les 6h du matin, les ramasseurs et les deux contrôleurs MM. Rossard et Minsé, sont intrigués par le manège d'une DS noire avec trois hommes à l'intérieur. Depuis un bon quart d'heure, le
véhicule passe et repasse lentement devant la laiterie. Puis après le départ des laitiers, la voiture pénètre dans la cour de l'établissement. Soudain, deux hommes en descendent et escaladent à toute allure les escaliers menant au bureau. Arrivés à la porte, ils discutent quelques secondes à voix basse, puis font demi-tour aussi rapidement qu'ils étaient venus. L'automobile repart immédiatement en direction du bourg.
Que cherchaient -ils ? Mystère, car Le directeur M. Poussard ne conserve jamais d'argent dans son bureau. Apparemment les étranges visiteurs ne connaissaient pas ce détail. En attendant, les gendarmes mènent l’enquête. Le lendemain, la voiture est retrouvée à Soudan, près de St-Maixent. Elle avait été volée à Poitiers.

1970 : En Juin, Ménigoute s'unit avec les laiteries de Mazières-en-Gâtine, St-Ouenne, St-Christophe et Uzelet pour former le groupe C.O.L.A.G.A.C.O.
C'est aussi hélas la fermeture de la laiterie, car l'ensemble des productions de ces entreprises est regroupé à Mazières.

1978 : Date de la fermeture définitive
                   
                   
  Remaniée au moins quatre fois au cours de son histoire, la laiterie a été construite en 1913 sur des plans les plus aboutis pour l'époque, comme d'ailleurs ses homologues d'Echiré ou d'Arcais.
Les tracés d'architecte établis sont conservés au Musée Raoul-Royer de Ménigoute, comme d'autres éléments de la vie de la laiterie. Par contre, il faut aller en Mayenne, au Lactopôle de Laval, pour découvrir au musée national de la laiterie une superbe sacoche de contrôleur laitier provenant de Ménigoute. Preuve en est du rayonnement qu'a pu connaître la laiterie pendant ses 65 années d'existence.

Cette petite industrie agro-alimentaire de Ménigoute s'était forgée une bonne réputation avec l'excellence de son beurre. Au fil des ans, ce produit était devenu un fleuron pour les gourmets et pendant les dernières années de production, la rareté aidant, il fallait fréquenter les grandes crémeries-fromageries de Paris et de sa riche banlieue pour se procurer le délicieux beurre, précieux comme un lingot d'or.

De cette époque bénie, il ne reste rien à déguster, mais les traces sont encore bien vivantes sur le bourg. La laiterie est devenue ensuite un centre de stockage pour une entreprise ménigoutaise de diffusion de matériel pédagogique.

En 2024, la laiterie, délaissée pendant des années, a besoin d'une bonne réfection, pour un avenir certainement différent...
 
                   
   
                   
                   
         
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