Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie fromagerie coopérative

de

LA MOTHE-SAINT-HERAY

(79A)

 

       
                   

 

Historique : 1897 - 1996

                   
                   
 
1863 : Le journal "Courrier du Dimanche" du 15 novembre détaille dans sa chronique provinciale sur Les Deux-Sèvres :
"Les fromages de la Mothe-Sainte-Heraye, pur lait de brebis, sont renommés en maints cantons du Poitou et de la Saintonge. Ils n'en est pas qui dégagent plus heureusement la saveur des Bordeaux froids et profonds. Aussi les fins connaisseurs les recherchent, et les tables les mieux famées s'honorent de les produire au dessert."

1894 : Le journal "L'Echo Rochelais" du 9 juin, mentionne que les fromages de La Mothe se vendent 0,40 franc la pièce, à la vente à la criée à Niort (l’équivalent de 500g de bœuf).

1897 : Nichée dans une cuvette et protégée par sa forêt du Fouilloux, la Mothe-St-Héray s'éveille en cette fin de XIXᵉ siècle. Ce fief protestant, qui eut naguère à souffrir des guerres de religion, porte beaucoup d'attention aux nouvelles idées progressistes qu'engendrent depuis 1888 les laiteries coopératives du centre-ouest.
Aussi, ce 7 février, on apprend la fondation de la laiterie coopérative de la Mothe-St-Héray.
Le docteur Good, son créateur, préside au premier conseil d'administration, suppléé des vice-présidents, M. Morisset de la Mothe, M. Verlain de Pamproux, M. Poinet de Soudan. Au secrétariat, on trouve M. Toscher de la Mothe et M. Baudouin d'Exoudun, tandis que M. Guimard de la Mothe débute comme trésorier.


Le 18 mars, le président Good expose aux membres du bureau, que par suite de sa nomination au poste de Médecin dans un établissement thermal, il devra s'absenter de la Mothe du 1er mai au 8 octobre, chaque année et que par conséquent, il a l'honneur et le regret de devoir donner sa démission de président.
Toutefois, il reste à ce poste, jusqu'à la prochaine assemblée générale, prévue en début d'année prochaine.

Le 23 mai, le conseil se réunit pour procéder à l'adjudication des travaux à exécuter pour la construction de la laiterie. Après délibérations, M. Foisseau aîné, demeurant à Sainte-Eanne et M. Audinet-Canon de la Mothe bâtiront l'usine sur un terrain acheté à M. Blanchet, propriétaire à la Mothe. Le terrain choisi se situe dans la vallée de la Sèvre Niortaise, à quelques kilomètres des sources de cette rivière, au lieu-dit "Fontaine de la Bernière", un nom que portera plus tard un fromage de chèvre.

Le 5 août, on procède à la nomination du personnel intérieur. Le bureau, après vote, désigne, M. Bourgouin comme comptable, M. Jollet au poste de chauffeur-mécanicien et M. Hypeau comme beurrier.

Les laitiers sont aussi choisis. M. Pascal Fraigreau, dit "Blot" fera la tournée d'Exoudun ; M. François Marché, celle du secteur de Soudan. M. André Barot tournera sur Bougon, et M. Jean Louis sur Sepvret. M. Xavier Castin, du "Vivier" collectera sur Goux. M. Pierre Quintard circulera aussi sur Sepvret. M. Lazare Bourdet ramassera sur Pamproux. Quant à la collecte sur Avon, il n'y a pas de candidat pour l'instant.
 
                   
   
           
  Le 30 octobre, le conseil décide que la tournée de la Mothe, sera effectuée par M. Delage. ll demande à M. Proust, le délégué de la Mothe, de voir la possibilité d'échanger des adhérents, avec ceux de Soignon. D'autre part, il confie l'installation du chauffage à vapeur et de l'éclairage à l'acétylène, à M. Garuchet l'ingénieur. Le bureau choisit l'agent d'assurances, pour les employés, en la personne de M. Goffier.

On retient deux dépôts de beurre à la Mothe, l'un chez M. Richard Ripault et l'autre chez M. Peneault.

Le 4 novembre, le conseil apporte quelques modifications aux tournées et accepte deux autres laitiers pour la zone de Salles, en l’occurrence MM. Noireau et Tiré. À la réunion, le vice-président Morisset, présente, le contrôleur M. Cousin.
 
                   
  1898 : Le nouveau président M. Morisset proclame les premiers résultats de l'entreprise. Celle-ci a collecté 1.201.478 litres de lait et produit 60.039 kg de beurre.

1899 : Le 9 avril, pour le ramassage du secteur d'Exoudun, le choix du remplacement de M. Brigeau, le laitier démissionnaire, se porte sur M. Bourgueil.

Une nouvelle zone de collecte sur le "Grand-Breuil" nécessite un nouveau laitier. Ce sera M. Perron.
Le beurrier, M. Mérouzeau reçoit une prime, à titre d'encouragement, pour le soin qu’il apporte à la fabrication du produit.
 
                   
 
L'arrière de la laiterie, agrandie ensuite du coté gauche.
1901 : M. Alexandre Gamin arrive à la présidence de la coopérative. Il habite au "Vivier".

Le 5 septembre, le conseil approuve les travaux rendus nécessaires, pour la construction d'un canal, destiné à déverser les déchets intérieurs de la laiterie. M. Chaillou, architecte à la Mothe établit le cahier des charges. M. Pierre Goy, de la "Creuse", par la Crèche, remporte l'adjudication des travaux, au détriment de M. Genevière de Niort.

1902 : Lors de l'Assemblée Générale du 28 décembre 1902, il est créé une commission de contrôle. Dans son discours, le président M. Gamin rappelle l’œuvre de la société, les difficultés qu'elle a subies, les crises traversées, les luttes qu'elle a dû soutenir contre le "bourgeois" et l'artisan, dénigreurs acharnés, et qui néanmoins, sont heureux d'en retirer quelques avantages. Il invite les sociétaires à supporter son action et les engage à lutter contre les adversaires qui critiquent la société.

1903 : Les engagements de la coopérative expirent le 6 février. La prorogation de la société est soumise au vote des sociétaires. Ces derniers votant à main levée, décident le prolongement de la coopérative pour une période de dix ans.

Cette même année, le constructeur "Douane" installe un système réfrigérant fonctionnant au CH3 Cl et produisant 45 kilos de glace à l'heure, pour l'affermissement du beurre et la fabrication de glace.

1905 : Jean Guerry, agriculteur à Chey, et vice-président de la laiterie, est nommé Chevalier du Mérite Agricole. ll est aussi, secrétaire du Syndicat Agricole.
 
                   
  1906 : La laiterie remporte sa première récompense avec un diplôme d'honneur au concours agricole de Milan.

1909 : La Mothe compte 1.200 producteurs possédant un superbe troupeau de 3.000 vaches. Elle travaille 3.542.704 litres de lait, qui produisent 177.000 kg de beurre, vendu aux Halles centrales de Paris 2,48 frs le kg en moyenne.

Le lait écrémé est redonné aux sociétaires et le babeurre vendu "à l’enchère". Le babeurre est le résidu liquide provenant de l'opération de barattage du lait.

1910 : Le nouveau directeur-comptable M. Alfred Texier entre à la laiterie le 7 juin. Le chauffeur Auguste Semelier prend son poste le 15 novembre 1910.
 
                   
                                       
        Circulaire N°1 du 15 juillet 1910 :        
       


Le Conseil d'Administration, dans l'intérêt général de l'Association, vient rappeler à MM. les Sociétaires certaines prescriptions qui sont peut-être tombées en désuétude :

Recommandation expresse de n'opérer que deux traites par jour, le matin et le soir, l'expérience de plusieurs années met le Conseil dans l'obligation d'exiger qu'il en soit fait ainsi.


La traite du soir, pour être livrée de bonne qualité le lendemain matin, en été, demande des soins spéciaux, mais faciles. Ces soins sont les suivants :

       
          1° Nettoyer tous les récipients à l'eau bouillante.
2° Refroidir subitement, aussitôt l'opération de la traite, en plaçant le récipient dans l'eau la plus froide possible.
3° Au bout d'une heure, renouveler l'eau.
4° Pendant cette heure, mais pas après, remuer deux ou trois fois le lait avec un objet propre, pour que le refroidissement se fasse dans toute la masse et plus vite.
5° Changer d'eau une dernière fois, et, en tenant au frais, attendre tranquillement le passage du ramasseur.
       
                                       
        Il demeure entendu que les soins sus-indiqués ne sont de rigueur que pendant les grandes chaleurs, qui peuvent, ceci dépend des années, être à redouter jusqu'à fin octobre, en causant soit la coagulation, soit l'acidité tout aussi préjudiciable.

L'été 1909 nous a valu, grâce au manque de soins signalé ci-dessus et au défaut de surveillance de part et d'autre, plusieurs milliers de litres de lait gâté, complètement perdu, par conséquent payé sans produire de beurre. Il en est résulté, forcément, une diminution des recettes et l'impossibilité de payer le lait aussi cher que nous l'aurions désiré.
 
En résumé il est recommandé expressément :
       
          1° Aux adhérents, de livrer du lait très propre, sans acidité nuisible et sans commencement de coagulation.
2° Aux laitiers, d'arriver le plus tôt possible, de s'occuper sérieusement de leur travail, de refuser tout lait qui manquerait de propreté ou qui serait avarié.
       
                                       
        En cas de contestation faire constater par des témoins.
Prononcer à haute voix, au fur et à mesure du transvasement du lait, la quantité livrée par chaque adhérent du cantonnement, de ne pas faire abus d'autorité en n'importe quelle circonstance.

Le Conseil d'Administration et la Commission de Contrôle font un pressant appel aux sociétaires et aux laitiers, pour que tout se passe le plus équitablement possible sans avoir recours à la sévérité du règlement.

Pour et par autorisation du Conseil d'Administration et de la Commission de Contrôle.
       
                                       
                      Le Président, A. Gamin        
                             
                                       
 

1911 : La laiterie remporte un autre diplôme d'honneur à Turin pour son beurre.

Voici un fait divers raconté par le journal "L'Echo Rochelais" du 15 avril 1911 : 

Une tentative d'assassinat suivie de vol a été accomplie dimanche, entre La Mothe-Saint-Héray et Pamproux, dans des conditions particulièrement dramatiques. M. Lombard-Maret de Pamproux, et M. Chauvin, de Salles, sociétaires de la Laiterie coopérative de La Mothe et délégués pour leurs sections respectives, s’étaient rendus à la Laiterie afin d’y toucher le montant de la paye du lad pour la répartir ensuite entre leurs co-sociétaires. En quittant La Mothe, vers dix heures du matin, ils furent rejoints par un individu qui fit route avec eux. Nullement défiants, — comment l'auraient-ils été d'ailleurs en plein jour ? — ils acceptèrent ce compagnon de route inconnu. A mi-chemin de Pamproux, M. Chauvin se détacha du groupe pour rentrer à Salles. M. Lombard continua sa route vers Pamproue, toujours escorté par l'inconnu. Celui-ci n'attendait que cela et, en arrivant dans les parages de la ferme de Bougontet, en un endroit où la route est un peu encaissée et abritée par des haies, il s’élança inopinément sur M. Lombard et le frappa à la tête avec une barre de fer qu’il avait dissimulée jusque-là sous ses vêtements. M. Lombard s’affaissa dans une mare de sang, ne donnant plus signe de vie. Son agresseur, le croyant mort, s’empara d’une somme de neuf cents francs que contenait sa sacoche et prit la fuite. M. Lombard n’avait été heureusement qu’étourdi. Il revint bientôt à lui et, péniblement, eut la force de gagner la ferme assez proche, où il reçut des soins et conta sa tragique aventure. Le signalement de l'agresseur a pu être facilement reconstitué, grâce à M. Chauvin et au blessé lui-même; il est donc permis de croire que le criminel n'échappera pas longtemps aux recherches de la justice.

Dans 2 autres journaux de l'époque, la fin semble plus tragique, l'un ne donne aucun espoir de le sauver, l'autre emploie les termes "assassinat" et "mortellement blessé de 7 coups de coutre de charrue".
 
1912 : Le 3 août, la laiterie élargit son effectif. M. Frédéric Guessard, le beurrier depuis 1899, voit un autre collègue, venir en renfort, en la personne de M. Casimir Marcusseau. Puis arrivent M. Alexis Olivier le contrôleur, MM. Naud, Court et Blanchard les laitiers.


1913 : En ce mois de janvier, la laiterie remporte la médaille d'argent au concours général agricole de Paris.
Un autre ramasseur, M. Victor Baudouin commence le 1er juin.


1914-18 : La guerre mobilise beaucoup d'hommes. Pratiquement tout le personnel intérieur de l'usine part. Même M. Texier accomplit son devoir le 16 septembre 1915. Il reviendra le 23 cctobre 1916.
La grande guerre crée des besoins. Les camemberts sont fabriqués depuis 2 ans.
 
                   

Fromage de chèvre "Fromagerie de La Jouvence"
Imp. des Papeteries de Lusignan
Début 1918, la coopérative commence la fabrication des fromages de chèvres. Le commencement des camemberts est inconnu, mais certainement en même temps, vu la configuration de la fromagerie sur l'étiquette de droite.

Les premiers ouvriers fromagers apparaissent : MM. Jardin père et fils le 7 mars, Jean Papapopoulos le 28 avril, Ernest Sanrois le 1er octobre. Les femmes font aussi leur entrée à la fabrication et à l'emballage, ce sont : Louise Geoffrion, Marie-Louise Tiré, Yvette Chauvière, Louise Armanson, et Mme Bernard.


L'année suivante, d'autres fromagères arrivent : Mlle Malliriau, Marcelle Raymond, Armandine Chaigneau… Beaucoup ne restent pas longtemps. Les causes de départ varient. Certains partent pour le service omnibus, d'autres à l'entreprise Doucet, comme manœuvres.
L’un reprend son ancien métier de cimentier, et l’autre va vendre des fromages. Un fromager quitte son emploi, pour aider son père ferblantier (le ferblantier fabrique, répare et vend des ustensiles en fer-blanc, notamment des bidons de lait). Un aide camionneur arrête, pour rentrer chez un médecin de St-Maixent. Pour les femmes c’est soit pour le mariage, soit pour un bébé, soit pour rester à la maison.

La laiterie compte 21 laitiers, avec toujours le "vétéran", Prosper Delage, le seul encore en place depuis la création. Les autres ramasseurs sont : Louis Bruneteau (depuis 1900), Désiré Bonneau (1904), Julien Benoist (1906), Alex Turpeau (1910), Alexis Giniac (1910), Etienne Court (1911), Naud-Migault (1912), Edmond Blanchard (1912), Victor Baudouin (1913), Charles Louis (1913), Emile Girard (1913), Jean Servant (1913), Saturnin Corbin (1914), Antonin Corbin (1916), Henri moreau (1917), Alphonse Renaux (1917), Victor Fontaine (1918), Alfred Martin (1918).

"Camembert de La Mothe" (fromagerie)
Imprimerie Grange & Guy à Paris

                   
  1919 : M. Turpeau cède son poste à Paul Rossard, après 9 ans de collecte. Puis Antonin Corbin et son gendre Léon Beauchamps cessent le ramassage, au profit de M. Gamin et Martin.

En 1921, le président Alexandre Gamin, abandonne son mandat, après vingt ans de bons et loyaux services. Son successeur se nomme M. Arrondeau.

Le plus ancien employé de la laiterie, toujours à son poste, est Frédéric Guessard, avec 22 années passées comme beurrier, puis fromager.
 
       
     
       
  1922 : 2 logos et 7 modèles d'étiquettes sont déposés à l'Institut National de la Propriété Intellectuelle le 6 juillet. Nous n'avons pas trouver les dépôts des nombreuses autres étiquettes, commercialisées par la suite.  
     
     
             
  La fromagerie diversifie rapidement sa fabrication de fromages avec une multitude de modèles. Mais la profusion des commandes de ces différentes boites incite rapidement les dirigeants à numéroter leurs étiquettes.

36 modèles vont alors apparaître sur une période s'étalant sur une trentaine d'années (du début des années 20 jusqu'à la fin des années 40). Ces numéros figurent sur les étiquettes, cela faisait partie du cahier des charges que les imprimeurs devaient respecter. La fromagerie de La Mothe St-Héray est la première et une des seules (hormis Bel un peu plus tard) à numéroter leurs étiquettes.

Certaines étiquettes existent avec des variantes de pourcentages de lait de vache, de pourcentages de matière grasse, d'imprimeurs différents, ou des évolutions graphiques. Aussi, certains numéros et variantes ne sont pas encore référencés.
 
 
 
     
       
 1 a 
Fromage de chèvre "Véritable La Mothe"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922
Imprimerie Depierre à Lisieux

Fromage de chèvre "Véritable La Mothe"
Imp. des Papeteries de Lusignan

publicité de 1930
       
 1 b 
Fromage de chèvre "Véritable La Mothe"
Imp. Artistique Malherbe à Caen
   
       
     
       
 2   
Fromage de chèvre "Fromagerie de la Vallée de Chambrille"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922.
Imprimerie Grange & Guy à Paris

Fromage de chèvre
"Fromagerie de la Vallée de Chambrille"
Imp. des Papeteries de Lusignan

Fromage de chèvre
"Fromagerie de la Vallée de Chambrille"
Imprimerie Garnaud
 
 
Fromage de chèvre
"Fromage de la Vallée de Chambrille"
45% de matière grasse
Imp. Ozanne & Cie à Caen
       
   
Fromage de chèvre "Fromagerie de la Vallée de Chambrille"
Imprimerie Garnaud

Fromage de chèvre
"Fromage de la Vallée de Chambrille"
45% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
  
   
       
     
       
 3 
Fromage de chèvre "Fromagerie de la Fontaine Bernière"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922

Fromage de chèvre "Fromagerie de la Fontaine Bernière"
Imp. des Papeteries de Lusignan
 
       
     
       
 4 
Fromage de chèvre "Fromagerie des Rosières"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922
Imprimerie Grange & Guy

Fromage de chèvre "Fromagerie des Rosières"
Imp. des Papeteries de Lusignan

La "Fête des Rosières" de La Mothe-Saint-Héray est une tradition ancestrale qui distingue les jeunes filles méritantes. La Mothe-Saint-Héray est la seule commune de France qui perpétue la tradition dans sa totalité, avec mariage et dotation. Depuis 1821, près de 400 Rosières ont été couronnées, qui se sont toutes mariées religieusement à l'église de La Mothe-Saint-Héray.

       
     
       
 6 
Fromage de chèvre
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
       
     
       
 8   
Fromage de chèvre "Le Meilleur"
Imp. Depierre à Lisieux

Fromage de chèvre
Imp. des Papeteries de Lusignan
 
       
     
       
 9 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
       
     
       
 10 a 
Mi-chèvre " Fromage Mothais"
Pas d'imprimeur


Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
         
 10 b 
Mi-chèvre "Fromage Mothais"
Imp. Grange à Paris
 
 
       
 10 c 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
50% de lait de vache
Pas d'imprimeur
 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
50% de lait de vache
45% corrigé en 25% de mat. grasse
Pas d'imprimeur
 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
40% de lait de vache
30% de mat. grasse
Pas d'imprimeur

Fromage mi-chèvre "Mothais"
40% de lait de vache
30% de mat. grasse
Imp. Artistique Malherbe à Caen
       
     
Fromage 1/4 chèvre "Mothais"
75% de lait de vache
15% de mat. grasse
Pas d'imprimeur
   
       
 10 d 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imprimerie Malherbe à Caen

Fromage mi-chèvre "Mothais"
30% de matière grasse
Pas d'imprimeur

Fromage mi-chèvre "Mothais"
30% de matière grasse
Pas d'imprimeur
 

Fromage mi-chèvre "Mothais"
20% de matière grasse
Pas d'imprimeur
 
       
 10 e   
Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imp. Ozanne & Cie à Caen
     
       
 10 f 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imprimerie Garnaud
     
       
     
       
 11 a             
   
 
 


Camembert (Mothaise)
Dépôt de marque du 06 juillet 1922
 Imprimerie Depierre à Lisieux

 Camembert (Mothaise)
Imp. des Papeteries de Lusignan

 Camembert (Mothaise)
Imp. Depierre à Lisieux
   
 ?           
"Camembert fin Le Délicieux"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922
Imp. Depierre à Lisieux

"Camembert fin des Gourmets"
Dépôt de marque du 06 juillet 1922
Imp. Depierre à Lisieux
                   
 11 b             
   
           
Camembert "Le Mothais"
40% - Imprimerie Garnaud

Camembert "Le Mothais"
40% - Imprimerie Dumas

Camembert "Le Mothais"
30% - Imprimerie Malherbe 
 
Camembert "Le Mothais"
30% - Imprimerie Garnaud 
             
   
Petit c
amembert "Le Mothais"
40% - Imprimerie Garnaud

Fromage mi-chèvre "Le Mothais"
30% corrigé en 45% de mat. grasse
Imprimerie Garnaud
Coll. particulière

Camembert "Le Mothais"
40% corrigé en 30% de mat. grasse
Imprimerie Dumas à Niort
         
   
Camembert "Le Mothais"
30% - Imprimerie
Richard Laleu à Poitiers

Camembert "Le Mothais"
45% - Imprimerie Garnaud 
Coll. Annette Véron
 
         
   
Camembert "Le Mothais"
30% - Imprimerie Dumas

Camembert "Le Mothais"
30% - Pas d'imprimeur

Coll. Pascal Garraud
 
         
     
       
 12 
Camembert "Fromagerie de la Vallée de Chambrille"
Imp. des Papeteries de Lusignan

"Camembert fin de la Vallée de Chambrille"
Imprimerie Grange & Guy à Paris

"Camembert La Mothe St-Héray"
Pas d'imprimeur
 
       
     
       
 13 
Camembert "Fromagerie de la Fontaine Bernière"
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
       
     
       
 18 
Fromage mi-chèvre "Mothais"
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
       
     
       
 20 
 "Camembert de La Mothe" (fromagerie)
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
       
     
       
 21 

"Camembert de La Mothe" (fromagerie)
Imp. Depierre à Lisieux
Coll. particulière
 
       
     
       
 22 
Camembert (Médaille)
Imp. des Papeteries de Lusignan

Camembert (Médaille)
30% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
Coll. Particulière
 
       
     
       
 23 
Camembert (Laitière et vache)
Imp. des Papeteries de Lusignan
 
Camembert (Laitière et vache)
Imp. des Papeteries de Lusignan

Camembert  (Laitière et vache)
40% de matière grasse

Imp. des Papeteries de Lusignan
 
       
     
       
 24 
Camembert (Laitière)
Imp. des Papeteries de Lusignan
     
       
     
       
 25a 
Camembert Extra-Fin (La Mothe-Saint-Héray)
Imp. des Papeteries de Lusignan
Coll. Pascal Garraud

   
                   
 25b 
Camembert (La Mothe-Saint-Héray)
Imp. des Papeteries de Lusignan

   
                   
         
                   
 26 
Camembert (vache et fromagerie)
Imp. des Papeteries de Lusignan

Camembert (vache et fromagerie)
40% corrigé en 35% de mat. grasse
Imp. des Papeteries de Lusignan
   
                   
         
                   
 33 
"Fromage maigre - La Belle Rosière"
15% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
  
 
"Fromage maigre - La Belle Rosière"
25% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
       
                   
         
                   
 34 

"Fromage pas cher"
25% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
 
"Fromage pas cher"
25% de matière grasse
Imprimerie Malherbe
 Coll. particulière
     
                   
         
                   
 36 

"Fromage maigre"
1% de matière grasse
Imprimerie Garnaud
Coll. Annette Véron
           
                   
         
                   
                   

Etiquette de beurre

"Fromage Mothais"
                   
 
D'immenses haloirs permettent d'affiner les fromages.
 
                   
     
                   
       
  Sur ces 2 cartes, on aperçoit sur la gauche l'agrandissement réalisé de la bâtisse pour faire place à la chaudière et la grande cheminée  
                   
                   

Publicité vers 1925

Fromage de chèvre "Le Cabri"
Imp. Depierre à Lisieux
1929 : M. Octave Perochon, le président depuis six ans, se trouve confronté à un problème épineux. Un grave litige l'oppose à la laiterie de Bougon. 85 sociétaires veulent démissionner, pour rejoindre cette dernière. L'affaire s’aggrave et est déposée devant le conseil d'administration de l'Union Centrale des laiteries coopératives.
             

La cour de la laiterie vers 1929, les bureaux à droite ne sont pas encore construits.
   

1929

1929
                   
  1930 : Cette fromagerie est agrandie une première fois avec la construction de plusieurs bâtiments.
Les nouveaux bureaux
             

 L'imposante laiterie en 1930
   
  Dans la revue "l'Illustration Economique et Financière des Deux-Sèvres" de 1930, il est précisé :

Depuis 1897, la mutualité s’est développée sous toutes ses formes et a contribué largement à augmenter la prospérité commerciale et industrielle de la région.
Presque tous les agriculteurs, petits et grands, font partie de la laiterie coopérative, du Syndicat agricole d’élevage, des Caisses Mutuelles d’assurances accidents, incendie..., du Crédit agricole. Tout est administré par la Laiterie et forme un chiffre d’affaires qui dépasse 12 millions de francs.
L’ensemble de ces groupements apporte le bien-être, non seulement aux éleveurs, mais à tout leur entourage en favorisant le commerce et les industries locales.
L’excellent directeur de ces associations a su, depuis vingt ans, doter la laiterie coopérative de tous les perfectionnements qui permettent de fabriquer avec 18.000 litres de lait un beurre remarquable par ses qualités et sa conservation parfaite qui lui font obtenir, aux Halles de Paris, des cours supérieurs.
         
  La visite de cette Société intéresse tous les amateurs de laiteries qui, à côté de la beurrerie modèle, sont à même d’admirer une fromagerie irréprochable dans laquelle 8.000 litres de lait de chèvres sont journellement transformés en un délicieux fromage très apprécié par les gourmets en France et dans l’Afrique du Nord, sous le nom de fromage de La Mothe-Saint-Héray. L’intérêt des professionnels est agrémenté aux environs de ce chef-lieu de canton par des sites très pittoresques appréciés de nombreux touristes visitant la forêt de l'Hermitain, la vallée de Chambrille, etc.
D’autre part, les courses de côte organisées en juin par l’Automobile-Club des Deux-Sèvres et la fête des rosières le deuxième lundi de septembre, enfin le théâtre poitevin si bien dirigé par un excellent poète, attirent chaque année, une foule de promeneurs.
Le premier jeudi de chaque mois, il existe des foires peuplées de bons animaux de race parthenaise et les marchés sont très fréquentés les autres jeudis. Ces réunions commerciales sont suivies par les agriculteurs mothais et marchands de bestiaux de la région, qui ne dédaignent pas, après leur travail la bonne cuisine préparée dans les hôtels réputés du pays servant les délicieuses truites et les écrevisses de la Sèvre, avec un bon fromage de La Mothe, arrosé d’un vieux vin rafraîchissant et très fruité.
La plaine plus ou moins accidentée est coupée par des murs de pierres sèches ou par des haies formant des champs où sont entretenues au pacage les nombreuses chèvres de la race poitevine qui approvisionnent la fromagerie.
Le directeur de la Laiterie, toujours à l’affût du progrès a su réaliser une lourde tâche, et nous devons reconnaître, que les agriculteurs ne peuvent placer leurs associations sous une orientation plus habile. Nous serions cependant heureux de voir les petites minoteries et les nombreuses boulangeries coopératives se grouper avec les œuvres énumérées pour former un ensemble qui ne manquerait pas d’accroître la prospérité des membres du puissant groupement déjà réalisé et si bien administré par l'actif président, M. O. Rochon, et le directeur M. A. Texier.
 
            A. Rozeray, Directeur honoraire des Services Agricoles  
                   


1934
Les deux logos de la fromagerie évoluent un peu avec les lettres DS (Deux-Sèvres) et LMSM (La Mothe Saint Héray) qui apparaissent au centre. 

Camembert "Fromagerie de la Fontaine Bernière"
   
                   
   
 

A l'époque, ce sont les paysans qui apportent le bois.
À la laiterie
, on s'active pour le couper et fabriquer du charbon, en vue d'alimenter les camionnettes équipées de gazogène.

Le gazogène, inventé au XIX° siècle, est un appareil permettant de produire un gaz par pyrolyse de matières solides et combustibles :
bois, charbon de bois, coke, anthracite... et permettant d'alimenter un moteur à explosion.

 
                   
   
  Une énorme chaudière à charbon devait être alimentée pour générer de la chaleur. Cette combustion chauffait de l'eau jusqu'à ce qu'elle se transforme en vapeur :  
      - pour générer une force mécanique et à l'aide de courroies, poulies, axes, de faire tourner les barattes, les malaxeurs, les écrémeuses et diverses machines.
- pour générer de l'électricité et alimenter les machines frigorifiques, l'éclairage de l'usine...
- pour chauffer le lait et aussi obtenir de l'eau chaude.
 
  Un atelier en annexe permettait de palier à tous les problèmes mécaniques ou techniques de la laiterie.  
                   
   
                   
       
     
                   

Au premier plan les énormes barattes qui tournent grace à d'impressionnants transferts mécaniques.
    
Les appareils évoluent, mais le machiniste reste indéboulonnable !
                   

1934

Publicités des magasins "DOC" - période 1935-1939

1934
                   
  1938 : Pour le journal "l'éclaireur de l'Ain", les 3 fromages incontournables de la région sont le Chabichou, les Caillebottes de Parthenay, et les fromages de La Mothe-Saint-Héray.  
                   
                   

Fromage de chèvre "Bouscule" représentant le "Moulin de Bouscule",

Situé sur la Sèvre Niortaise, à La Mothe-St-Héray,
le "Moulin de Bouscule" se loue actuellement en gîte.

Maquette d'étiquette du camembert "Moulin de Bouscule".
                   
                   
  1939 : Une triste nouvelle vient ternir cette année. La commune de La Mothe-St-Héray, toute la corporation laitière du Poitou-Charentes et surtout le personnel et les producteurs de la laiterie sont sous le choc. M. Alfred Texier, leur directeur depuis 1910 est décédé le 11 septembre. Emporté par une congestion pulmonaire à l'âge de 56 ans, il laisse un grand vide. Tout le monde gardera de lui l'image d'un dévoué et grand dirigeant. Il est remplacé par M. Aristide Chauvet.  
                   

Période 1939/45
                   

Fromage maigre datant de la deuxième guerre mondiale
avec une mothaise qui figure dans le "V" de la Victoire.
1940 : Cette fromagerie est agrandie une deuxième fois avec en visuel un balcon-balustrade qui fait le tour de la cour.

1942 : La Mothe-St-Héray est une des plus importantes laiteries de France. Elle traite, 15.000 litres de lait de vache par jour, et également 4.900 litres de chèvre.
Le ramassage s'effectue à l'aide de 29 voitures hippomobiles, 15 camions dont 13 à gazogène à bois cru.

La fromagerie est une des plus modernes de notre pays. Il peut sortir journellement de l'usine, un minimum de 14.000 fromages de toutes qualités. Elle emploie plus de 100 personnes dans ses ateliers. Son chiffre d'affaires pour 1941 a approché les 24 millions de francs.

Publicité de 1946 représentant la nouvelle laiterie
les charrettes cotoient les camions et les voitures.
       

                   
       
                   
 
"Fromage Le Parfait"

1942 

"Camembert Le Mothais"
                   
     
                   
                   
  LA FABRICATION DU FROMAGE :

L'ARRIVÉE DU LAIT
 
                   
 
Deux fois par jour, a lieu le déchargement des bidons et le vidage du lait. Sur le quai de débarquement, les lourds bidons sont déchargés à la main.
Jusqu'à 30.000 litres de lait sont déversés chaque matin dans des filtres, puis chauffés à 34 degrés, écrémés partiellement pour obtenir le taux de matières grasses souhaité, et mis en bassines.
Il faut compter à peu près 2 litres de lait pour obtenir un camembert de 250g et un litre et demi pour un fromage de chèvre de 180g.  
 
                   
                   
  L'EMPRÉSURAGE  
                   
       
 
A partir des échantillons prélevés, le laborantin vérifie l'arrivage et la qualité du lait.
Un ajout de présure permet au lait frais et entier d'obtenir un caillé. Laissé au repos pendant 1 heure, le caillé est ensuite découpé en cubes.
 
                   
                   
  LE MOULAGE PUIS L'ÉGOUTTAGE  
                   
   
 

Le caillé est ensuite déposé dans des moules en aluminium à l'aide d'une louche, par un geste délicat issu d'un savoir faire ancestral.
5 louches sont nécessaires pour remplir chaque moule avec 40 minutes d'intervalle entre chaque louche.
Le sérum s'égoutte ensuite pendant plusieurs heures. Chaque fromage est ensuite retourné pour qu'il puisse s'écouler de l'autre coté.
Une plaque métallique est ajoutée pour obtenir un fromage uniformément plat.
 

 
     
     
  LE SALAGE  
                   
   
  Quelques heures plus tard, les fromages sont retournés un par un en apportant du sel sur toute leur surface.
Ce travail fastidieux effectué délicatement et manuellement, va permettre au sel de se mélanger harmonieusement dans le fromage.
 
                   
                   
  L'AFFINAGE  
                   
   
  La dernière phase de la fabrication est l'affinage des fromages. Ils sont transportés sur des claies jusqu'aux hâloirs où réside une température et une ventilation constante.
Ils développent leurs arôme et une croûte blanche. 5 jours plus tard, les fromages sont retournés, pour développer une croûte de l'autre coté.
8 jours plus tard, l'affinage est terminé. Il aura duré un minimum de 13 jours, suivant l'affinage désiré.
 
                   
                   
  L'ÉTIQUETAGE ET LA MISE EN BOITE  
                   
   
                   
   
 
Vient ensuite l'emballage manuel dans du papier ciré, qui laisse passer une partie de l’humidité afin de les laisser respirer.
Puis pour faciliter leur commercialisation, ils sont placés dans de solides boites en peuplier, qui permettent aussi d’absorber le surplus d’humidité du fromage.
 
     
     
  L'EXPÉDITION  
     
 
Chaque matin, partent de la laiterie plusieurs camions à gazogène, remplis de caisses de fromages et de caisses de beurre
(plus pratiques que les mottes de beurre), en direction de la gare, pour alimenter les Halles de Paris.
 
     
                   
                   
                   
                   
 

1949 : Le sympathique président Octave Perochon et le directeur Aristide Chauvet cèdent leur place. M. Tanneau préside désormais le conseil d'administration et M. Jaffrey prend la direction de l'entreprise.

12 camions et 25 laitiers participent à l'arrivage de 12.000 à 23.000 litres de lait de vache et 7.500 litres maximum de lait de chèvre par jour. La fromagerie fabrique jusqu'à 18.000 fromages de camembert et de fromages de chèvres genre "La Mothe".  100 employés travaillent à l'intérieur de l'usine.

 

1949
 
1946
       

Fromage "Le Fouilloux" où en premier plan est représenté le bois du Fouilloux,
situé à 500m de la laiterie.
                   

Fromage "Mothais mi-chèvre"
avec une représentation éxagérée de la cour et du bâti.

Camembert "Le Parfait"

"Fromage de la Vallée de Chambrille"
                   
                                       
     
Le conte de Grimm "Le Loup et les sept chevreaux"

Une chèvre, mère de sept chevreaux, se prépare à aller chercher de quoi manger dans la forêt et, avant de partir, elle réunit ses petits et les met en garde contre le loup : celui-ci sait se déguiser, mais ils pourront le reconnaître à sa grosse voix et à ses pattes noires. Les petits promettent de se méfier et la mère s'en va, rassurée.

Peu après, le loup frappe à la porte des chevreaux. Pour leur faire ouvrir la porte, il se fait passer pour leur mère, mais sa voix le trahit. Il part alors acheter de la craie, qu'il avale de façon à adoucir sa voix, puis il revient frapper chez les chevreaux. Cette fois, il est trahi par sa patte noire, qu'il a posée sur le rebord de la fenêtre. Le loup part alors chez le boulanger et demande à celui-ci d'enduire sa patte de pâte et de la couvrir de farine, puis le loup revient chez les chevreaux. Convaincus par sa douce voix et ses pattes bien blanches, les chevreaux finissent par lui ouvrir. En voyant que c'est le loup, affolés, les chevreaux courent se cacher dans différents endroits de la maison. Mais le loup les trouve et, l'un après l'autre, il n'en fait qu'une seule bouchée. Il les gobe tous, à l'exception du plus jeune, qui s'est caché dans la pendule.

La chèvre revient enfin et découvre la maison dévastée. Elle appelle ses petits. Aucun ne répond, sauf le dernier, qui sort de sa cachette et lui raconte l'horrible drame. Elle sort de la maison et trouve le loup qui se repose sous un arbre. Elle remarque que quelque chose gigote dans la panse du gredin. Elle demande à son cadet d'aller lui chercher des ciseaux, une aiguille et du fil. Elle ouvre la panse du loup et libère un à un les six chevreaux qui, fort heureusement, sont encore en vie. Elle leur demande ensuite d'aller chercher des cailloux, et elle en remplit la panse du loup avant de le recoudre.

À son réveil, le loup a soif à cause des cailloux. Il trouve un puits pour s'y désaltérer. Le poids des cailloux, cependant, entraîne le loup au fond de l'eau, et il se noie. Les chevreaux, qui avec leur mère assistent de loin à la scène, peuvent alors danser et chanter de joie.

       
                                       
                                       
 
1948

Camembert "Le Castel" représentant le château de La Mothe Saint-Héray.
                   

Etiquette de chèvre parodiant la scène du tableau "Le Mangeur de melon et de raisin",
peint en 1650 par le peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo.
                   
 
Camembert "Le Mothais"
   
Fromage "Bienfait"
                   
                   
 
La légende de Chambrille
Légende écrite par H. Caillon, éditée en 1885.

Jadis, aux abords de la source du ruisseau de Chambrille, qui se jette dans la Sèvre à la Mothe-St-Héray, s’élevait le château de Font Quérré. Le châtelain propriétaire des lieux, Amaury, avait une fille d’une grande beauté qu’il avait prénommée Berthe.
Celle-ci tomba amoureuse de son jeune voisin Guy de Trémont, et l’amour de Guy pour Berthe était réciproquement tendre et passionné. Les jeunes gens commencèrent à vivre intensément ce grand amour, se firent des tas de promesses rimant avec "toujours" dans la belle inconscience de leur jeunesse.
Le Seigneur voisin, tenant la place de La Mothe-St-Héray, le Baron Tutebert de Chambrille, compagnon d’arme et ami d’Amaury, demanda à celui-ci la main de Berthe et l’obtint. En ces temps reculés, les filles devaient se soumettre aux ordres de leurs pères. Berthe de Font Quérré et Guy de Trémont en furent effondrés de douleur. Berthe devint donc Madame de Chambrille, par son mariage avec le Baron.Quelque temps plus tard, les deux jeunes gens ne purent résister à la fougue de leur passion amoureuse et se donnèrent rendez-vous la nuit, à mi-chemin entre leurs demeures respectives, dans la vallée, près du ruisseau.
Les rendez-vous se multiplièrent, les amants prolongeaient leurs ébats dangereusement jusqu’à l’aube, et ne se quittaient que lorsqu’ils entendaient le chant du coq du Payré, le plus matinal de tous.
Les absences nocturnes de Berthe, furent malheureusement découvertes par Tutebert qui se montra fort soupçonneux. Après avoir mené une rapide enquête, il alla se cacher près du lieu de rendez-vous des deux amants juste après soleil couché pour leur tendre une embuscade.
Un moment plus tard, au clair de lune, il put vérifier que ses soupçons étaient fondés, et fou de rage, il se jeta sur eux et les poignarda. Berthe de Chambrille en fut clouée sur place et se pétrifia. Elle devint le rocher qui porte son nom désormais : La Dame de Chambrille.
Guy de Trémont, mortellement blessé se traîna comme il put en remontant la vallée perpendiculaire à celle de Chambrille pour rentrer en son logis, laissant sur son passage le ruissellement de son sang. Ces gouttes de sang devinrent des petits grenats, cailloux charriés depuis ce temps par le ruisseau qui a creusé la vallée, et qui lui ont donné le nom de Vallée aux Grenats. Guy, ayant perdu tout son sang, mourut non loin de son logis de Trémont.
Depuis lors, malgré tout, le ruisseau des Grenats vient mêler ses eaux au ruisseau de Chambrille, comme si, au-delà de là, les deux jeunes amants continuaient à s’unir et à se prodiguer de douces caresses.
 
                   

Le rocher "La Dame de Chambrille"

Fromage "Le Chambrille"

Fromage de chèvre "La Dame de Chambrille"
     
     
 
1951

Fromage de chèvre "Sources de la Sèvre"

Camembert "Le corbeau et le renard"
       
 

"Pur chèvre"
                   
  1952 : La collecte de l'année se chiffre à 8,5 millions de litres de lait.      
                   
                   
   
Le camembert "Le maillot jaune"
avec la montée du Galibier en 1952 par Fausto Coppi.
Imprimerie Richard Laleu

Etiquette modernisée du fromage "Le maillot jaune".
Imprimerie Garnaud
 
                   
                   
 
  1954 : M. André Goisnier arrive à la tête de l'usine en tant que directeur.

La laiterie collecte le lait de 1.200 producteurs qui élèvent et entretiennent des vaches appartenant uniquement à la race Parthenaise et des chèvres qui, pour la plupart, sont de race Poitevine.
Pour les vaches comme pour les chèvres, la laiterie possède un service de contrôle laitier qui permet aux producteurs qui le désirent, de selectionner leurs animaux.
L'usine traite jusqu'à 22.000 litres de lait de vache et 8.000 litres de lait de chèvre par jour.
L'eau de lavage soigneusement stérilisée donne un beurre d'une constante qualité, qui le place parmi les premiers des Deux-Sèvres.
Ses fromages de chèvre, forme camembert ou forme Sainte-Maure, sont mainteant connus et appréciés des amateurs. Ses camemberts, de bonne qualité, trouvent une clientèle fidèle en France et aux colonies.
L'usine occupe 80 personnes. Son conseil d'administration cherche toujours à maintenir la laiterie au premier rang des beurreries et fromageries, en modernisant le matériel au fur et a mesure des progrès réalisés dans l'industrie laitière.

1956
                   

Vers 1958
1960 : Cette année voit la fromagerie surélevée.

Le plus grand appareil de fabrication de poudre de lait du département, entre en service à La Mothe. Il peut traiter 5.000 litres à l'heure, et les essais commencent en mai. Grace à ce colosse, la laiterie fabrique dans les mois à venir 100.000 litres de poudre de lait par jour.


Voici un épisode de la vie quotidienne de nos sympathiques laitiers :
Chaque jour, les laitiers de la Mothe viennent garer leurs camions, place Clémenceau, pour faire les commissions qui leur ont été données par les producteurs ne pouvant se déplacer eux-mêmes. Cela va du paquet de tabac ou de cigarettes et jusqu'aux vêtements à porter au teinturier. Mais le plus souvent, ce sont les médicaments à prendre chez le pharmacien. Il y en a un, qui apporte tous les quinze jours une analyse à faire, pour un couple de personnes âgées de quatre vingt ans habitant un hameau éloigné, et ceci depuis deux ans.
Ce sont les nombreux services que rendent les laitiers. Parmi eux, le plus ancien "Moïse" collecte sur Avon. Un autre M. Citau, en poste depuis 1923, parcourt 70.000 kms en 1946.

1962 : Les laiteries de la Mothe, Chail et Chef-Boutonne créent "l'Union des Laiteries des Sources de la Sèvre et de La Boutonne". On construit des frigos à la Mothe, pour le stockage du beurre et du caillé de chèvre.

1972-73 : La laiterie de La Mothe-Saint-Héray absorbe les laiteries de Chail et de Périgné qui ferment. Environ 250 personnes travaillent à la laiterie-fromagerie.
 
                   
 
"Carré mi chèvre"
 
Fromage de chèvre "La Mothe"
 
"Mi-chèvre"
                   
   
Camembert "Perrette et le pot au lait"
 
"Carré pur chèvre de La Mothe"
 
       
 
"Carré pur chèvre"
 
"Carré pur chèvre de La Mothe"

Camembert "Mon Délice"
                   
 
Fromage de chèvre "Le Chambrille"
 
Boite en bois "Le marquis de Bois Joli" et boite cartonnée "Le chat Friand".
 
Fromage de chèvre "Le Tiercé"
                   

Les mothaises sont célèbres dans les Deux-Sèvres,
mais désormais sur tout l'hexagone grâce à l'imagerie véhiculée par les fromages de La Mothe Saint-Héray.

Publicité "Les bons fromages de La Mothe St Héray"
 
Publicité de 1962
                   

Fromage de chèvre "La Mothe St Héray"
 
Camembert "La Mothe St Héray"
           
  1970 : Le marketing devenant important, quelques objets publicitaires font leur apparition, comme des ramasse-monnaies, des cendriers, des plateaux de fromages ou des albums d'images.  
                   

ramasse-monnaie
 
cendrier publicitaire

ramasse-monnaie
     
 
1970-72
 
1970
 
               
 
plateau de fromage
 
1972
 
plateau de fromage
                   
   1978 : L'entrée de la laiterie de St-Saviol (Charente) dans l'Union, amènera la réalisation de l'atelier UHT. La nouvelle entente prend le nom d'ELCO (Entente laitière du Centre-Ouest) qui regroupe Chef-Boutonne, La Viette, Saint-Saviol, La Mothe Bougon.

1980 : La laiterie a produit 1.000 tonnes de beurre, 4 millions de camemberts et 8 millions de fromage de chèvre cette année là.
 
                   
 
"Camembert du Prince"

Camembert "Le Pic"
 
                   
 
Fromage frais "Le Pibolou"
 
publicité de 1972
 
"Bleu du Poitou - Le Petit Mothais"
                   
  1981 : Au mois de mai, le conseil d'administration élit son président. Le vote proclame M. René Nocquet, natif du lieu-dit "la Lussaudière" le 19 janvier 1927, il fait partie d'une famille vivement impliquée dans le monde coopératif. Son grand-père et son père furent de fervents partisans des laiteries.

Depuis cette date, les relations avec la laiterie de Bougon s'améliorent considérablement. Les deux présidents, M. Nocquet et son beau-frère M. Benoist, en plus des liens familiaux qui les unit, œuvrent pour le rapprochement des deux coopératives.

C'est chose faite en 1982-83. La fusion prend le titre de "La Mothe-Bougon". Les deux conseils réunis en un seul, nomment à la présidence René Nocquet et à la vice-présidence M. Benoist.
 
                   
  1986 : La mort accidentelle, le 22 novembre, de René Nocquet provoque la consternation dans toute la région. il avait 59 ans. M. Gilbert Baudouin lui succède.

1988 : Après un long règne de 34 ans, M. Goismier cesse ses fonctions à la direction de la laiterie. Il est remplacé par M. Jean-Claude Sarrazin. 850 sociétaires livrent pour l'année 26 millions de litres de lait de chèvre.

1990 : Le directeur M. Sarrazin dévoile, en présence de la famille de l'ancien président René Nocquet, la plaque commémorative à sa mémoire, arrosée comme il se doit dans la grande salle de réunion et de restaurant. Désormais, les sociétaires se réuniront dans la Salle René Nocquet.

Face à la concurrence des grandes laiteries ou des puissants groupes laitiers, la Mothe-Bougon connaît quelques difficultés.

Fromage de chèvre "Le Dolmen de Bougon"
                   
  1991 : Elle se rapproche de L'ULCPL (Union des Laiteries Charente-Poitou-Limousin), pour créer le groupe "Lescure-Bougon".
Jean-Claude Sarrazin, le directeur, déclare "J'ai calculé que la laiterie fait vivre 12.000 personnes autour d'elle".

1992 : Une nouvelle unité de production débute : le lait de chèvre UHT, destiné au Midi de la France et au Moyen-orient.


1995 : Le conseil d'administration du groupe Lescure-Bougon, en janvier, par un vote secret et à l'unanimité, décide d'intégrer le G.L.A.C. (Groupement des Laiteries Coopératives de Surgères).

La laiterie fabrique des spécialités comme le "Chabichou", le "Crottin", des fromages frais, et ceux destinés aux affineurs. Elle reçoit dix millions de litres de lait annuellement.

Enfin, la Mothe confectionne une autre spécialité du pays Mellois, et appréciée de tous. Il s'agit du "Tourteau Fromagé", curieux gâteau délicieux et fondant à l'intérieur et à la croûte brûlée, que les non-initiés pourraient croire comme une pâtisserie qui aurait été oubliée dans le four.

1996 : Le GLAC cesse l'exploitation sur ce site. La laiterie ne fêtera pas son centenaire.
 
                   
                   
         
                   
                   
  Une entreprise familiale, s'installe dans une partie des locaux qu'il loue, et entreprend une activité fromagère sous l'appellation "Poitou-Chèvre". Elle assure une certaine continuité par la fabrication et l'affinage de fromages au lait de chèvre.

2001 : Une trentaine de personnes sont employées par "Poitou-Chèvre".2001 : Une trentaine de personnes sont employées par "Poitou-Chèvre".
 
 
                   

2013
 
 
2013
                   
 

2014 : L'entreprise "Poitou-chèvre" délaisse La Mothe-St-Héray et va s'installer dans les locaux de la laiterie de Bougon ayant fermé deux ans plus tôt.

Au même moment, en 2015, un collectif associatif issu de la fermeture de la laiterie de Bougon, et désirant faire renaître le fromage "Bougon-boite", construit une fromagerie à La Mothe St-Héray, dans la Zone Artisanale
La Grande Plaine à La Mothe St-Héray è Fromagerie du Pays des Murets

 
                   

2020 : La laiterie désaffectée est rachetée par un particulier, Gilbert Georges Von Hein, français installé en Belgique, qui souhaite la réhabiliter pour en faire un musée et un centre d'animations.
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...c
onvertir le site en projets", "...une partie sera dédiée aux souvenirs d'antan", "...un musée consacré à l'histoire de la laiterie", "...à côté du musée, une salle pour la pratique du futsal", "...un espace consacré au paintball", "...créer un refuge pour animaux", "...un musée de voitures anciennes" .

"Il a beaucoup d'idées et son projet est encore un peu flou", constate le maire, enchanté à l'idée de rendre cette friche de 10.000 m² à nouveau utile.

2022 : Le propriétaire tente de maintenir le bâtiment à défaut de pouvoir concrétiser ses projets. Ni les vitres brisées, ni les fissures des façades et encore moins le trou béant dans un des murs ne laissent penser que ces plus de 10.000 m² de bâtiments inertes ont un jour grouillé de vie.

                   
         
                   
                   
              Rédaction et mise en page Eric Delpierre - © letyrosemiophile.com
                   
               
                                       

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