Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

de

MOUGON

 

       
                   

 

Historique : 1897 - 1914
     
                   
  Le 14 juillet 1897, le petit village de Mougon fête dans la joie, la fondation de la laiterie coopérative. Avec la Fête Nationale, ce sera dorénavant, une double célébration que les habitants pourront honorer. L'implantation des bâtiments, se porte sur un site, à proximité de la source de "Longe-Pierre", à environ 500m de la commune et à 4km de La gare de Tauché.
La toute jeune société reçoit l'adhésion de 207 agriculteurs.

Au rez-de-chaussée de l'établissement, un bureau côtoie la salle des machines et des écrémeuses. Sous ces dernières, une cave conserve toute sa fraîcheur été comme hiver. Un puits et une fontaine alimente suffisamment l'usine. A quelques mètres de là, le comptable-beurrier a une maison d'habitation.

La grande salle abrite les écrémeuses Alfa-Laval, la baratte et le malaxeur. Une pompe aspirante et refoulante, quatre bacs à eau froide ou chaude, un bac compteur pour la distribution du petit-lait, complètent le matériel.

Un comptable “beurrier, le chauffeur, le contrôleur et quatre ramasseurs veillent à la bonne marche la laiterie.

L'écrémage du lait se fait, en ces mois d'été, à 7h. Pour cet hiver, il débute à 10 heures, les vaches donnant moins de lait. La crème se conserve dans la cave, à une température moyenne de 14°. Pour la saison froide, on la stocke dans la salle des machines à 15°.

Le barattage qui dure environ 30 minutes, commence à 6h du matin dès le mois de juin, et à la fin de l'automne à 8h.

Le délaitage du beurre s'opère en grande partie dans la baratte, le malaxeur achevant ensuite l'opération.
 
                   
                   
 
06 sept. 1903 - Le Journal de St-Jean-d'Angély
Chaque jour, les laitiers recueillent le liquide, dans des charrettes légères. Leur tournée dure 4h, en moyenne. lls retournent le sérum, aux sociétaires pour l'engraissement des porcs.
André Gaillard, dans son deuxième tome du "Siècle Trioulais'", nous raconte superbement la journée du ramasseur de Triou, Charles Moinard, et son cheval "Bayard".

Les 385 vaches Parthenaises fournissent pour la première année, 507.663 litres. Le beurre obtenu, se monte à 25.417 kg, soit une moyenne de 700 kg par jour. Les mandataires à Paris, le négocie au prix moyen de 2,62 francs.

Une très bonne ambiance règne parmi le personnel.
 
                   
  En cette année 1906, les ouvriers de la laiterie attendent avec impatience un certain 16 mars. Que se passera-t'il ce jour-là? Me direz-vous. Eh bien, grâce à l'heureuse initiative de plusieurs comptables de laiteries, un repas doit réunir les employés de ces dernières. C'est une première et une récompense pour ces hommes, qui par leur savoir-faire et leur professionnalisme, font la grande réputation de nos beurres Deux-Sévriens sur le marché français.
Ce samedi tant attendu arrive. Le banquet amical se déroule à l'hôtel de la Gare, à Niort. Une cinquantaine de convives, des laiteries de St- Christophe, Mazières, Pamplie, Echiré, Le Ruisseau (Ste-Ouenne), St-Maxire, La Crèche, Soignon, Saivre-Castarie, Vouillé, Brioux, Celles et Mougon, sont réunis sous la présidence de M. Troubé, le directeur de La Crèche.
Les invités, heureux de se rencontrer, sympathisent ensemble au milieu de l’entrain général. Ils échangent leurs opinions sur les méthodes de fabrication, de l'outillage, de la manière d'administrer de leurs coopératives respectives, le tout dans la bonne humeur et la fraternité.


Toujours pour cette même année, la composition du conseil d'administration se compose ainsi : La présidence est détenue par M. Charles Donizeau. Les deux vice-présidents sont Constant Migaud et Elie Boïinot. Parmi les autres membres du bureau, on peut voir, Alphonse Migaud, Jacques Joubert, Simon Bonneau, François Appercé, Emile Gaudin, Julien Richard, Pierre Gaudin, François Pougnant et Dugleux-Roullet. Le président donne lecture de l'exercice de l'année précédente. La laiterie a reçu 669.930 litres de lait. Le personnel, dirigé par M. Baudou, a fabriqué 34.825 kilos de beurre.

En mars 1906, la laiterie coopérative remporte la médaille de bronze au concours agricole de Paris 1906.

Mougon reste une petite laiterie. En 1907, donc dix ans après sa création et contrairement à d'autres, elle n'a pratiquement pas augmenté son nombre de sociétaires. Ils sont seulement 248, avec un troupeau de 560 bêtes. Les 6.000 hectolitres de lait annuels, paraissent infimes, au regard des coopératives environnantes. A sa décharge, elle se trouve enserrée par ses trois voisines, que sont Celles-sur-Belle, Prahecq et Vouillé, et de ce fait, ne peut étendre son rayon d'action.

Les laitiers ont une méthode particulière pour soigner leurs juments.Pendant les grandes chaleurs, le collier ou la sellette blessent souvent les bêtes de trait. L'eau froide arrête l'inflammation. Ils font des lavages à l'eau boriquée ou phéniquée, à raison de 28g d'acide pour 1/3 de litre d'eau. Ils pressent fortement surla plaie, puis appliquent sur celle-ci, naphtaline et vaseline liquides en parties égales, une fois par jour. Avant chaque pansement, ils font un lavage. Pour tenir la blessure à l'abri de l'air, les laitiers pansent avec de l'ouate salicylée. Les plaies guérissent très vite.

1908 : Le président Charles Donizeau, refuse la présidence. Cette dernière revient à Constant Migaud.

1912 : Le volume de lait ramassé se chiffre à 539.079 litres. Le beurre produit 27.833 kilos. La baisse continue, et pourtant le beurre se vend bien à Paris. ll atteint le prix moyen de 2,95 francs, dans la bonne fourchette des beurres des Charentes-Poitou.

Le 10 Mai 1914, les sociétaires de la laiterie coopérative, réunis en assemblée générale votent la dissolution de leur association. Cette mesure a été prise, en raison de la trop petite quantité de lait fourni par les adhérents, qui subissent une disette de fourrages provoquée par l'invasion des campagnols.

C’est la laiterie de Vouillé qui va recevoir le lait des sociétaires de Mougon. Ainsi prend fin la courte vie de cette laiterie coopérative.
 
                   
               
            Rédaction ED - letyrosemiophile.com
                   
               
                   

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