Deux-Sèvres 

                   
       

 

Fromagerie

de

PRAHECQ

(79J)

 

       
                   

 

Historique : 1892 - 1990

 
 

Au milieu de ses grandes plaines traversées par la Guirande, le petit village de Prahecq, blotti sous les frais ombrages de son château de la Voûte, connaît une animation peu ordinaire, en ce milieu d’année 1892. Ce 5 Juin, Edouard Giraud, en compagnie de plusieurs amis cultivateurs, fonde la laiterie coopérative de Prahecq.

Les bâtiments s'élèvent sur un terrain à environ 1.500 mètres de la gare. La pièce principale, d 'une longueur de 20m sur 7 de de large, abrite au sol une salle des machines et une autre pour les écrémeuses. Un bureau jouxte celle-ci. Un vaste grenier s’étend sur l 'ensemble. La cave et un petit hangar reposent sous la beurrerie.

 
                   
       
                   
 

Trois ans passent et l'on constate des problèmes mécaniques. Les chaudières fonctionnent mal et les trois écrémeuses s’entartrent. On trouve la cause de tous ces ennuis. L’eau très abondante contient trop de calcaire. Un spécialiste, appelé en renfort remédie rapidement à ces inconvénients. De plus, l’ingénieur signale aux dirigeants, les mauvaises odeurs qui émanent du petit matériel, à cause de cette eau. II recommande la stérilisation.

14 laitiers ravitaillent les quatre salariés qui œuvrent à l'intérieur, M. Léon Poyard est un des premiers laitiers. Le Vendredi 4 Août 1905, on apprend le décès du président-fondateur, Edouard Giraud, à l'âge de 58 ans. Sa disparition prématurée est une grande perte, pour la laiterie. Le nouveau président est M. Courtois, le Maire de St-Martin-de-Bernegoue et beau-frère de M. Giraud. Accompagné des vice-présidents Mrs François Laidet, Maire de Prahecq et conseiller d'arrondissement, et Louis Sauzeau, M. Courtois pose une plaque de marbre, pour commémorer les mérites du fondateur.

1908 : Le beurrier Parfait Serpault, en véritable artiste, confectionne les mottes de 5 et 10 kilos. C'est hélas aussi, pendant cette période, qu'un nommé M. . . ., convaincu d'avoir livré un lait qui à subi un écrémage de 30%, reçoit une amende de 494 francs, par le conseil d'administration. Le sociétaire, accepte et exécute cette sentence.

1909 : La coopérative prend de l’importance. En producteurs, tout d’abord. Ils sont présentement 695, à lui remettre leurs laits, et en conséquence, une collecte record de 2.683.320 litres et une fabrication remarquable de 133 tonnes de beurre.

   
                   
 

Les vaches sélectionnées appartiennent à la race Parthenaise.

Les voituriers transportent le liquide dans des bidons de 60 ou 80 litres, généralement en tôle étamée. C'est le contrôleur qui les reçoit à l'arrivée. En hiver, à l'aide d'un réchauffeur, on élève la température à 28°, pour faciliter l'écrémage. On obtient ainsi la séparation des globules.

M. Mangou, le directeur-comptable dirige tout ce petit monde. Parmi les laitiers, levés dès l'aube pour une longue chevauchée, on peut voir M. Gobin et sa jument, partir d'un pas lent et régulier, ayant l'une des plus longue tournée. Il faut ménager l'animal.

 
                   
   
06 sept. 1916 - Journal "L'Echo Rochelais"
L'horrible grande guerre terminée, les rescapés des tranchées regagnent leurs fermes, et remplacent leurs courageuses femmes. Malgré l'absence de leurs époux, elles ont continué les travaux quotidiens et agricoles parfois pénibles, en attendant que l'enfer s'arrête enfin. Les maris, les pères, tous sont fiers. La vie reprend son cours. La coopérative aussi sous la présidence de M. Sauzeau.
28 janvier 1917 - Journal "La Petite Gironde" 
               
   
 28 juin 1919 - Journal "L'Echo Rochelais" 
               
 

1935 : L'année s'annonce avec l'arrivée de Charles Métais, le nouveau directeur. La mobilisation l'appelle sous les drapeaux en 1940, M. Masson, le comptable, assure l'intérim, aidé de l'ancien directeur retraité M. Mangou.

On apprend avec tristesse la mort de Métais.

 
 
                   
 

Prahecq compte 750 sociétaires. Son action de ramassage s'étend sur les communes de Prahecq, Saint-Romans, St-Médard et St-Martin-de-Bournegoue. Chaque jour, les laitiers recueillent les 12.500 litres des belles parthenaises qui se régalent de la bonne herbe de leurs vastes prairies. Leurs maîtres sont accueillants. Le laitier est toujours le bienvenu. On ne voit pas beaucoup de monde dans la journée. Les nouvelles se font rares. C'est l'occupation. Et puis comme dit le père Mathieu, qui a déjà connu la première guerre. Moins on cause, mieux ça vaut ! Des fois qui aurait des oreilles qui traînent !. Alors qu'avec le ramasseur, pas de problèmes, on a confiance. Il donne le peu de nouvelles de la veille, tout en transvidant et vérifiant la quantité de lait.

Puis vient le réconfort. Par cette chaleur matinale, un petit coup de "piquette" ne fait pas de mal. Et hop ! on repart, la journée n'est pas finie. Lui et ses dix sept autres collègues s'entendent bien. Deux font les tournées les plus éloignées, car ils possèdent un camion.

A la laiterie, on pasteurise journellement 1.700 litres de lait, pour la vente sur place ou à Niort. Le reste sert pour le beurre. 330 kg fabriqués quotidiennement prennent la direction de la gare, pour être expédiés sur Paris. Malgré la mobilisation de deux ouvriers, l'usine tourne normalement avec les six restants.

 
                   

1929
 
   
 
                   
  Toujours en cette année, la belle "dame" électricité fait son apparition. C'est un grand événement qu'attendait Louis Roulleau le président, ainsi que les membres du conseil, M. Gaillard le vice-président et messieurs Martin, Mandé et Nourigeon. Deux grandes chaudières de 60m2 envahissent la chaufferie. On installe deux énormes barattes de 2.000 litres. Dans le petit univers laitier des Deux-Sèvres on envie la réputation de la laiterie pour sa propreté. Elle laisse l'entière liberté aux sociétaires de décider pour le petit lait. lls peuvent le reprendre pour ceux qui ont une porcherie, ou bien le lui vendre. Le sérum est ensuite revendu à Aristide Jean, l'industriel de Niort, qui en extrait la caséine. Il y eut une porcherie dans l’enceinte de l'usine, il y a des années. Mais on l'abandonna, car considérée comme insalubre.  
                   

Le bâtiment principal est complété par des chambres froides. Dans les années 1940, la laiterie est également le siège d'une coopérative avicole pratiquant le commerce des œufs en gros.

Après la guerre, M. Violleau vient prendre la direction.

1948 : Autre date importante pour la coopérative. Elle décide de pratiquer le paiement à la matière grasse à ses sociétaires. C'est la deuxième dans le département à appliquer cette formule.

1956 : La collecte augmente toujours. Elle se chiffre à 5.675.000 litres, que ses 500 fidèles collaborateurs lui fournissent.

Le 1er Février 1957, on débute la fabrication de la poudre de lait selon le procédé Spray. C'est une nouvelle activité de plus à gérer pour le toujours dynamique directeur M. Violleau. En ces chaudes journées d’été, les laitiers battent des records, en ramenant plusieurs jours de suite 20.000 litres de matière lactée.

De nouveaux travaux d'agrandissement sont effectués : un bureau, des garages puis des ateliers d'entretien.

                   
 

 

En cette année 1963, la laiterie coopérative perd ses deux hommes forts. Louis Roulleau, le président depuis 1923, passe le relais à M. Gaillard. M. Violleau laisse la direction à M. Roger Gonnord.Le Prahecg, rentrée l'année précédente dans l'Union Laitière Des Deux-Sèvres, donne son lait de chèvre à cette dernière.

Au mois de Mai de l'an 1973, le nouveau conseil d'administration de la coopérative élit son "chef'", en la personne de M. Hubert Roulleau, le petit-fils de l'ancien président.

La médaille d'or, obtenue au Concours du Salon Agricole de Paris de 1981 récompense la qualité du beurre Prahecquois. Le 1er Janvier 1982, M. Rozer Gonnord fait ses adieux à son personnel et aux sociétaires.

La laiterie et celle de Soignon entrent en union, pour le lait de chèvre. M. Dupuis, le directeur de cette dernière gère les intérêts des deux sociétés.

 

 
                   

Le 17 février 1990, les sociétaires décident de rejoindre le groupe d'entente Echiré et Sèvre&Belle.

L'apport de ses 70 exploitants en lait de vache et de ses 30 fournisseurs de lait de chèvre, consolide le groupe. Les 11.081.497 litres des laitières et les 1.390.764 litres des bêtes caprines, n'est pas négligeable.

Le 15 Juillet 1990, on se résout à fermer le laiterie avec un petit pincement au cœur mais sans grande tristesse. Contrairement à d'autres laiteries, tout se passa dans le calme et la réflexion.

1994. Le conseil municipal a racheté la laiterie. Les salles réaménagées servent aujourd'hui pour les réunions de nombreux clubs, des associations caricatives, des clubs de sport, et pour les fêtes et les banquets.

                   
   
                   
           
         
              Rédaction ED - letyrosemiophile.com

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