Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

de

SAINT-CHRISTOPHE-SUR-ROC

(79AE)

 

       
                   

 

Historique

     
                   

Le 15 Juillet 1894, M. Naslin, en compagnie d'autres collègues, fonde la laiterie. Elle ouvre à 4km de la gare. L'eau est fournie par une source. La création de M. Naslin, plaît à 380 autres agriculteurs qui aussitôt y adhèrent.
Le bâtiment principal mesure 22 mètres de long. Il se divise en trois pièces : Le bureau, la salle servant à l'écrémage du lait et à la fabrication du beurre et la chaudière. Un puits fournit environ 200 hectolitres d'eau à l'heure. La laiterie s'équipe de matériel neuf. On peut voir, une locomotive demi-fixe de 8 chevaux, 3 écrémeuses Alfa-Laval à grand rendement, 2 barattes Simon, un malaxeur automatique avec retourneur, un réchauffeur à lait cylindrique.
42 personnent travaillent à la laiterie dont Firmin Voisin qui approvisionne la laiterie.
M. Diot, le beurrier, confectionne sa première 1/2 livre de beurre.

                   
  1898 : La laiterie est la première, en Deux-Sèvres, à s'équiper d'une machine frigorifique, à la grande fierté de M. Alexandre Chollet, le directeur-comptable.

1900 : 10 laitiers assurent le ramassage du lait.

1905 : Cette laiterie coopérative remporte le Diplôme d'honneur, à l'exposition de Liège (Belgique) en mai.

1906 : La laiterie réitère cet exploit en remportant la médaille d'argent au concours agricole de Paris 1906.
Le président Eugène Naslin et les vice-présidents, MM. Jacques Bontemps et Constant Roquier, M. Diot, Louis Defaye, Julien Boinot, viennent féliciter le personnel de la laiterie pour aussi le Grand Prix d'Honneur obtenu à l'Exposition Internationale de Milan.

Quatre ans plus tard, 714 cultivateurs fournissent le lait de leurs 2.000 vaches, à la coopérative.

Le beurre fabriqué est expédié tous les soirs à Paris.
 
                   
  20 laitiers cheminent dans la plaine de la Vallée de Boisne, et ramènent les bidons pleins, aux quatre salariés de l'usine. Ces derniers participent aux bénéfices, à hauteur de 1,5%, sur le chiffre d'affaires des ventes. lls touchent de 1.600 à 1.800 frs par an.
On construit une chambre à crème, à température constante, avec un seul bac de 20 litres, dans lequel coule la crème, pendant la marche. Cela permet d'ouvrir les portes le moins possible.
 
                   
   
                   
  Les beurres des Deux-Sèvres, dont celui de St-Christophe, que beaucoup considèrent comme le meilleur, jouissent d'une réputation sur le marché parisien. Ils se vendent plus chers que les beurres bretons et même normands, sauf quelques rares exceptions pour ces derniers, tel celui d'Isigny.

En 1913, le président Naslin, toujours fidèle, dévoile les bons résultats enregistrés par la laiterie. La collecte fut de 3.206.831 litres de lait. Les ouvriers fabriquèrent 170.714 kgs de beurre.
Les ouvriers MM. Louis Defaye et Julien Boinot fêtent leurs 15 ans de services.

Saint-Christophe, subit, comme toutes les laiteries, les effets de la Grande Guerre. Les hommes partent au front. Les femmes, courageuses, font les travaux des champs. Elles s'occupent des vaches et livront le lait à la laiterie. Elles ont à cœur d’entretenir leur ferme, comme l'auraient fait leurs époux, Ces derniers, à leurs retours, peuvent se vanter et être fiers d'elles.

La vie reprend son cours.
 
                   
 
1934
1920 : Le nouveau directeur est M. François Monnet.

Dans les années 40, le directeur, M. Monnet gère la laiterie du mieux qu'il le peut. L'occupant réquisitionne tout. Le charbon fait
défaut, et des camions ont été pris par les autorités allemandes.
Le chauffeur, M. Defayes, entretient la chaudière.

Le Président, M. Vergnaud, le Maire de St-Christophe, juge l'année 1945, comme catastrophique, pour la laiterie et pour toute la région. Après les gelées, la sécheresse compromet l'équilibre précaire des exploitants agricoles. Les récoltes de blé et de seigle sont mauvaises. La vigne, dévastée par le gel du début d'année, ne donnera rien. Les fourrages, à cause de la sécheresse du printemps, se réduisent à une seule coupe, et les bêtes n'ont pas de vert à
manger. Dans certaines fermes, les paysans donnent déjà le foin, prévu pour cet hiver, à leurs vaches. Le manque d'alimentation du bétail, se fait cruellement sentir, sur la quantité et la qualité du lait. Les pommes de terre et même les betteraves promettent une récolte en dessous de la moyenne. On s'attend à connaître des moments difficiles, pour la prochaine période hivernale, dans quatre mois.
 
                   
  1952 : La laiterie ramasse 3,5 millions de litres de lait. M. Voisin, prend son emploi à la laiterie, en qualité de beurrier.

Pour cette année 1956, les laitiers collectent 3.542.000 litres. Le nouveau président, M. René Redien, et le directeur, M. Gadreau, peuvent compter sur l'approvisionnement laitier des 385 sociétaires de la coopérative. La collecte journalière atteint 10.000 litres, et la production de beurre annuelle est de 186 tonnes.
 
                   
  1959 : La poudre de lait commence à être fabriquée par le procédé "Hatmaker". Deux méthodes permettent sa fabrication. La "Spray" et "l'Hatmaker". Les laiteries, suivant leurs installations, utilisent l'une ou l'autre. La Spray, est une poudre grasse, que l'on traite à une température ne dépassant pas 100°. On y ajoute de l'acide ascorbique, dans le but de retarder l'oxydation de la matière grasse qui provoque un mauvais goût.

1960 : La direction de la laiterie se voit attribuer à M. Gaston Daniauld, qui était contrôleur avant cette nomination.
Le corps de bâtiment d'origine ait été agrandi de façon conséquente dans les années 1960 par un nouveau quai de réception du lait, un bureau, une chaufferie.

À partir de 1965, la laiterie, comme beaucoup d'autres, connaît des moments pénibles.

 
                   
  1970 : Un atelier de réparation et des garages sont annexés. La laiterie n'emploie plus que 15 ouvriers.

St-Christophe finit par fusionner avec le groupe C.O.L.A.G.A.C.O. (Coopérative Laitière de la Gâtine et du Centre-Ouest).


1972 : Malheureusement, l'espoir suscité par cette union, prend fin, au grand désespoir des salariés et du directeur M. Daniauld. Avant la fermeture définive le chef-beurrier M. Voisin, a l'honneur de fabriquer la dernière demie-livre de beurre.

Le 1er novembre, la laiterie coopérative ferme ses portes, une belle page de son histoire se termine hélas.
 
                   
                   
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                   

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