Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie fromagerie

coopérative de

SAINT-HILAIRE-LA-PALUD

(79AC)

 

       
                   

 

Historique : 1890 - 1978

     
                   
 1890 : Le 22 mai, répondant à l'invitation de M. Tardy-Chaigneau, un petit nombre d'agriculteurs qui, après avoir été favorablement impressionnés par l'initiative concrète de leurs voisins du Bourdet, fondent, à leur tour, leur laiterie coopérative. Ils élisent M. Tardy à la présidence de la toute fraîche association.
                   
  Le coût pour la construction des bâtiments, qui se situent à 500 mètres du bourg et de la station du chemin de fer départemental, se monte à 37.000 francs matériel non compris. L'emprunt, contracté auprès des sociétaires, consiste en actions de 50 francs remboursables en 3 ans, par voie de tirage au sort. Quand à la somme nécessaire à l'achat du matériel, elle sera créditée par une caisse de prêts.

Les débuts de fonctionnement de l'atelier industriel sont prévus pour le mois de décembre. Celui-ci abrite une grande salle de fabrication, une chaufferie et un bureau.

Un beurrier, un chauffeur et le directeur-comptable M. Pierre Delavaud, traitent les premiers litres de lait qu'ont apporté les laitiers, M. Armand Adam, M. Barron, M. Bardin du village de "Montfaucon" et trois autres collègues. Chaque jour, ils ramassent le lait des 615 vaches que possèdent les 200 sociétaires de la coopérative. Les laitières de races différentes sont les 3/4 de l'année au pacage et sont nourries l'hiver, de foin et de racines. Une bonne partie des producteurs embarquent leurs bêtes dans de larges barques, appelées "plates'', et les mènent dans les prés marécageux.
 
   
                   
  1895 : Une première porcherie est annexée.

1898 : La collecte annuelle se monte à 2.307.192 litres. La quantité de beurre produit est de 109 tonnes.

Les laitiers ont vu la tournée s'agrandir, depuis huit ans. Ils collectent maintenant chez 470 fermiers et recueillent le lait de 1.553 bêtes. Le petit lait ne retourne pas tous les jours à ses propriétaires. La porcherie annexée à la laiterie, en absorbe la majeure partie. Cette porcherie, située à 40 mètres au Nord de la beurrerie, est exploitée par la Société.
 
                 
  Le porcher, rémunéré par la coopérative, se charge de l'engraissement de 150 porcs. Les animaux, achetés à l'âge de 3 mois, y séjournent environ 5 mois et sont ensuite livrés à la consommation. On les vaccine à leur arrivée contre le rouget maladie infectieuse fréquente de nos jours.

La laiterie est agrandie et un atelier y est adjoint. Le matériel change au fur et à mesure que les progrès techniques apparaissent. C'est ainsi que les 4 écrémeuses"Laval" furent remplacées les unes après les autres, en 1893, 1894, 1895 et la dernière en 1897. M. Tardy prévoit pour l'année prochaine une nouvelle chaudière plus puissante.

L'un des laitiers de cet établissement du Marais Poitevin fait sa tournée en bateau. Il arrive, à la laiterie, deux heures après les autres.


1905 : " La grande peur de sa vie ":
Le dimanche 6 août, vers 9h du matin, M. Baron, le sympathique laitier, revenait de la beurrerie, avec ses bidons vides. Soudain, une des roues de la charrette, tombe dans un trou, ce qui provoque le choc des bidons entre eux. Le bruit effraye le cheval et celui-ci s'emballe. M. Baron ne parvenant pas à maîtriser l'animal, croit sa dernière heure arrivée. Un témoin de la scène, M. Lucien Chaussegros, n'écoutant que son courage, se jette à la tête du cheval et réussit à l'arrêter. Le pire est évité et notre brave laitier en est quitte pour une grosse sueur froide. Il emmène son "sauveur" au café, pour se remettre de ses émotions.
 
                   
  1906 : Invoquant son âge, M. Tardy renonce à poursuivre son mandat. Pour le remercier de la tâche accomplie depuis 16 ans, le Conseil le nomme à la Présidence d'Honneur de la laiterie coopérative.
Le nouveau président est M. Paul Tristant, secondé par les deux vice-présidents, MM. Louis Lucas et Elie Renaud. Quand à M. Delavaud, celui-ci dirige toujours l'entreprise avec brio.

1907 : "Début d'incendie"

Le vendredi 22 mars, un commencement d'incendie se déclare dans la chambre des machines. Grâce à la promptitude des secours, on se rend facilement maître du feu. La charpente se trouve fortement endommagée. Les dégâts évalués à 500 francs sont naturellement couverts par une assurance.

1908 : Les laitiers ont ramené, cette année, la quantité annuelle de 2.772.823 litres. La production beurrière se solde à 131.165 kilos vendus à Paris au prix moyen de 2,78 francs. Les mandataires prennent 3% de commission.
 
                   
  1910 : La coopérative peut compter sur le lait des 1.400 vaches appartenant aux 450 sociétaires. Ceux-ci sont payés 12 centimes par litre fourni.
Actuellement rien n'est fait pour l'amélioration des vaches. Celles-ci appartiennent à des races croisées, mais on espère que cette situation ne se prolongera pas et qu'un concours beurrier sera organisé bientôt à St-Hilaire. Avec un rendement de 21 litres pour un kilo de beurre, la coopérative doit convaincre ses producteurs de sélectionner leurs bêtes.
M. Tristant espère avoir la présence de la meilleure vache Parthenaise qui domine tous les concours depuis trois ans. Cette dernière, d'un éleveur de la laiterie d'Echiré, vient de remporter le premier Prix du meilleur rendement beurrier, avec 13 litres de lait au kilo, lors du Concours de la Roche-sur-Yon, en Vendée. Ce record est remarquable, car il faut tenir compte de la fatigue du voyage et du changement de nourriture y a deux ans, sur ses terres, elle gagna la compétition avec le superbe rendement de 11,28 litres pour un kilo de beurre.

Avec la participation hors concours de cette merveilleuse laitière, le président souhaite une plus grande prise de conscience, de la part de ses producteurs, en faveur de cette magnifique race.
 
                   
1917 : La laiterie compte 360 sociétaires.

1921 : M. Henri Mandeau entre à la beurrerie.

1922 : Une nouvelle porcherie est annexée, tandis que les bâtiments de la laiterie sont de nouveau agrandis. Le directeur, M. Delavaud reçoit la médaille du travail pour ses services.


1924 : M. Maxime Viaud remplace l'ancien chauffeur et M. Armand Pillet est engagé comme caséinier.

1925 : Le 31 Mars, M. Tristant organise un petit vin d'honneur pour fêter le départ à la retraite de M. Delavaud. Après 34 ans de fidélité, ce travailleur zélé doit se résoudre à quitter son poste. ll pourra dorénavant se consacrer à la pêche à la ligne, sa distraction favorite. Les superbes brochets et sandres du Marais devront se méfier à l'avenir de ce fin pêcheur.
Un nouveau directeur arrive.

1928 : La laiterie change de directeur. M. Gabriel Desnoue hérite du poste.

1930 : Après 24 ans de présidence, M. Tristant cède sa place au profit de M. Marcel Audouin.

Publicité de 1934
                   
  1935 : Encore un changement à la direction de l'entreprise. M. Desnoue quitte St-Hilaire pour prendre les commandes de la laiterie de Belluire-Fléac, en Charente-Inférieure.
Le nouveau dirigeant est M. Marcel Gautron, diplômé de l'Ecole Professionnelle de Surgères en 1923, dans la 34e promotion d'Octobre.

1937 : Lors du Concours National Agricole de Paris, la coopérative se voit décerner un diplôme de Médaille d'Or pour sa caséine et un diplôme de Médaille d'Argent pour son beurre.
 
                   
 
Un laitier de St-Hilaire dans les années 50
1951 : La laiterie se modernise. Elle crée un atelier fromagerie. Pour cela, la laiterie est partiellement reconstruite sur les plans de l'architecte, P. Chérigné, de Tours (37). Ce sont les Ets Pierre Guérin, de Mauzé-sur-le-Mignon, qui installent l'équipement nécessaire à la fabrication de fromage gruyère et de type Edam. Cette jeune entreprise, fondée il y a deux ans, équipe et assure les premières fabrications.

Des centaines de meules de fromages à pâte cuite, d'un poids de 20 kilos, sortent de l'atelier et sont stockées dans la cave avant leur complète maturation.


1952 : La collecte de l'année atteint 2,4 millions de litres.

1956 : Les laitiers ramassent 2.480.000 litres de lait. On y fabrique également de la poudre de lait.

1968 : La retraite sonne pour le dévoué directeur M. Gautron. Avec émotion, il serre une dernière fois les mains de ses employés, MM. Naudin, Joël Izambart, Jean Delaunay, André Pelé, Jean Guay. Tous l'apprécient pour sa
gentillesse et son sérieux.

1972 : St-Hilaire comme ses collègues de la région connaît des difficultés. La fusion avec la laiterie de Coulon s'effectue. L'activité de la beurrerie s'arrête seule la fromagerie continue.
 
                   
  1978 : En juin, la fromagerie cesse à son tour, la laiterie ferme, et les derniers ouvriers s'en vont travailler à Coulon.

L'ancienne laiterie abrite maintenant une entreprise de Pompes Funèbres.
 
                   
         
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