Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

du ruisseau

à

SAINTE-OUENNE

(79AI)

 

       
                   

 

Historique : 1896 - 1972
     
                   
  1896 : Placée sur les bords de "l'Egray'', la petite commune de Ste-Ouenne, dont le château de Gazeau est remarquable, fonde à son tour sa laiterie coopérative, par cette belle journée ensoleillée du 17 Juin. 400 exploitants s'y associent.
Les murs de la laiterie s'érigent sur le flanc d'un coteau, au lieu-dit "Le Ruisseau!", à environ 1km du bourg. M. Mongeaud, l'architecte départemental des Deux-Sèvres, en est le maître-d'oeuvre. On lui doit aussi les constructions des laiteries de Saivre-Castarie et de St-Varent, au sud de Thouars. Il bâtit, au niveau du sol, trois pièces dont deux logeront le moteur, les écrémeuses, les barattes et le malaxeur et la dernière pour l'emballage. Il fait creuser, dans le coteau, une cave pour refroidir la crème. L'eau sera captée à 200m de là, à l'aide d'une pompe aspirante et refoulante.

En fin d'année, M. Disleau Guy, le président-fondateur de 43 ans, maire de Ste-Ouenne depuis 1893 et qui sera élu puis réélu 5 fois à la chambre des députés, assiste au commencement de l'exploitation, baptisée "Laiterie du Ruisseau".
 
                   
  Les écrémeuses "Burmeister'', au nombre de deux, reçoivent les premiers litres de lait. Quatre personnes sont employées l'intérieur : M. Emile Lucas le comptable, le contrôleur, le beurrier et M. Antoine Poupard, le chauffeur.

Neuf hommes sur leurs charrettes dont parmi eux MM. : Pierre Millet, Armand Russeil et Victor Magnard, parcourent les vertes prairies et les champs de betteraves. Les véhicules à deux roues, bâchés et munis de ressorts, roulent lentement au pas des mulets, pendant 6h, sur des routes pierreuses et défoncées.

La quantité de petit lait rendu aux sociétaires est égale à celle de lait fourni par eux.

On emballe le beurre dans des bassets en osier, fabriqués à Vallans, près de Mauzé-sur-le-Mignon, pour la saison d'été. Pour l'hiver, il sera logé dans des paniers "Magnéron'' faits avec des lamelles de bois blanc. La production beurrière part à la gare de Cherveux qui l'expédie vers les Halles de Paris, rous les deux jours.

1899 : La laiterie s'équipe d'un réfrigérant, le mois de juillet étant torride. Cet appareil, de type "Gaulin", a un débit de 300 litres à l'heure.

1900 : M. Jacques Géron entre comme directeur.
 
                   
  1905 : Le 1er avril, lors du renouvellement de six membres du conseil du conseil d'administration, MM. : François Latouche, Alexis Naudon, Auguste Rousseau, Auguste Moreau et Louis Jarry retrouvent leurs places au sein du bureau. Un nouveau membre fait son entrée, en la personne de M.Goutefougea (fils).

Le dimanche 8 avril, au cours du la réunion mensuelle, motivée par le paiement du lait et le règlement d'affaires courantes, M. Massé-Desprez, le trésorier, démissionne. Il est remplacé par M. A. Moreau, de Germond. Le président M. Laurent prend acte de ce changement.

La laiterie coopérative remporte le Diplôme d'honneur, en mai, à l'exposition de Liège (Belgique). Le beurre de Ste-Ouenne atteint rapidement une belle réputation.
 
                   
  1906 : Elle reçoit aussi, cette année là, la médaille d'argent grand module au concours agricole de Paris.

1907 : Un grand prix d'honneur, au concours Agricole de Paris et la Médaille d'Or de la Reine, à la Haye (Pays-Bas), viennent couronner le tout.

Le président Disleau, qui est revenu à la tête de la coopérative, préconise la création d'un service de recherches des meilleures laitières et beurrières. Il se heurte au refus des sociétaires, plus soucieux de la quantité que de la qualité.

1908 : La laiterie travaille 2.841.930 litres de lait qui se transforment en 146.475 kilos de beurre au doux parfum.


1909 : Grâce à l'acido-butyromètre du Docteur Gerber, qui permet de doser rapidement et exactement la richesse des laits en beurre et que le contrôleur utilise maintenant, les cas de fraudes deviennent rares. M. Emile Lucas, le comptable, est nommé Chevalier du Mérite Agricole.
 
                   
     
                   
  1910 : On remplace les vieilles écrémeuses par trois superbes "Alfa-Laval". Ce sont actuellement 13 laitiers qui livrent le lait des 700 sociétaires. Ces derniers possèdent 2.100 ruminantes de race Parthenaise.
M. Alexandre Bonnet prend ses fonctions de contrôleur.

Une nouvelle fois, les bons conseils de Guy Disleau rencontrent l'indifférence parmi les agriculteurs. Il propose une assurance contre la mortalité du bétail, mais elle ne se constitue pas. Le président abandonne et ne se représente pas. M. Jarry se retrouve à la tête du nouveau conseil d'administration.

1914 : À la veille de la première Guerre Mondiale, M. Jarry est réélu.
4 mois et une semaine après l'attentat de l'Archiduc François-Ferdinand à Sarajevo (le 28 Juin) et qui déclencha les hostilités, Ste-Ouenne apprend le décès de son fondateur M. Guy Disleau. La disparition de cette grande personnalité afflige tout le département.  Il voua toute sa vie à ses concitoyens. Député en 1898, Sénateur en 1906, Maire de Ste-Ouenne depuis 1900 et enfin conseiller du canton de Champdeniers, il s'éteint ce 6 novembre. C'est une grande perte pour tous.

 
                   
  1919 : Les effets néfastes de cette époque tragique ont eu des conséquences sur l'activité laitière de l'entreprise. Elle n'a pas encore retrouvé son niveau de collecte d’avant-guerre. Elle reçoit que 2.194.036 litres et ne produit que 109 tonnes de beurre.

1927 : Les années ont passé tranquillement jusqu'à présent. Et puis voilà qu'aujourd'hui, un conflit l'oppose avec la laiterie de Pamplie. Celle-ci lui reproche de faire des démarches à ses sociétaires, en les incitant à rejoindre ses rangs. La laiterie reçoit un blâme de l'Association Centrale des Laiteries Coopératives.


1935 : M. Alexandre Bonnet, le contrôleur fête ses 25 ans de fidélité à l'entreprise.

1946 : Le nouveau directeur est M. René Lucas.

1947 : M. Michel Dreneau remplace M. Lucas à la direction.
 
           
   
                   
  1951 : La laiterie a collecté 2,7 millions de litres.
En fin d'année, M. Dreneau quitte l'entreprise. Décidément, on ne reste guère longtemps à ce poste.

1952 : Le nouveau dirigeant de la laiterie arrive. Il s'agit de M. André Geairon, qui lui aussi a fait ses classes à l’École Saisonnière d'Enseignement Laitier, dans la 6ème promotion d'octobre 1946.
 
                   
1954 :  La laiterie Coopérative du Ruisseau est sous la présidence de M. Goichon Léonce, Maire de Surin, et fabrique exclusivement du beurre, pas de sous-produits.
S'étendant sur 7 communes, la coopérative traite environ 3.000.000 de litres de lait annuellement.
Ce beurre est l'un des plus cotés en France et sa renommée égale celle d'Echiré. Cette qualité, nettement améliorée, est obtenue et maintenue grâce au matériel très moderne, nouvellement installé dans la laiterie.
Ces réalisations ont été grandement facilitées par un Président et un conseil d'administration des plus compréhensifs.
Qualité sans cesse améliorée, présentation soignée, le beurre du Ruisseau est devenu l'un des des porte-drapeaux de cette grande région laitière que sont les Charentes et le Poitou.

1956 : Après quatre années à la direction de l'entreprise, M. Geairon fait ses adieux à Ste-Ouenne pour prendre les commandes de la laiterie de Voultegon. Son successeur est M. Guy Poussard, qui nous vient. de la laiterie de la Viette. Le président Léonce Goichon l'accueille à son arrivée.
Depuis quatre ans, la collecte ne varie pas beaucoup, avec 2,9 millions de litres. Le prix du lait payé aux producteurs est de 0,25 fr le litre.
                   
  1961 : La coopérative entre dans le groupe ULPG (Union Laitière des Plateaux de Gatine) pour la production de poudre de lait.
L'affaire des lettres anonymes se termine. Le coupable a été trouvé. Depuis deux ans, M. Goichon et M. Poussard recevaient des missives non signées, leur réclamant la somme de 1 million de francs.

1962 : M. Poussard laisse la direction de l'entreprise pour celle de la laiterie de Ménigoute. C'est M. André Moreau, l'ancien directeur de la aiterie coopérative de Pamplie, qui lui succède.

1970 : Les moyens financiers étant limités et la concurrence telle que la fusion avec d'autres laiteries dans le groupe COLAGACO donne de grands espoirs de continuité.

1972 : C'est en fait une grande désillusion, car seulement deux années après la fusion, la laiterie doit fermer, au grand désarroi des ouvriers et des habitants de la commune.

Avec St-Christophe, St-Maxire, Ste-Ouenne et dans quelques temps Ardin (Uzelet), c'est tout un secteur industriel qui disparaît au nord de Niort.
 
                   
                   
                   
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                   

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