1889 : Dans le petit village de
Vallans qui vit passer en 1242 l'armée du Roi, Louis IX s'en allant
vaincre les Anglais à Taillebourg, une centaine d'agriculteurs sont en
réunion. Voyant une amélioration des conditions de vie de leurs semblables
des communes environnantes, ils décident de créer leur laiterie
coopérative. M. Philippe devient le premier président.
Près du bourg,
on construit les bâtiments orientés au Nord. Une source abondante alimente
l'usine.
1903 :
Deux écrémeuses
Alfa-Laval, une baratte Simon, un malaxeur et un appareil Gerber
constituent l'essentiel du matériel. La production de
beurre démarre seulement cette année là.
1904 : Le personnel
comprend un comptable, un beurrier et un chauffeur. Quant aux laitiers,
ils sont trois.
1906 : Au Concours Général Agricole de Paris qui a
eu lieu du 12 au 20 Mars, la laiterie reçoit une médaille de bronze
dans la 5ème classe pour la succulence de ses
beurres. C'est un bon début pour la jeune entreprise et cette
première récompense en appelle d'autres.
Le 30 septembre, M.
François Ollereau, le nouveau directeur-comptable, fait son entrée à
l'usine.
1908 : Le 22 mars, au Concours Agricole de Paris qui
tient ses assises À la Galerie des Machines, la laiterie se voit décerner
une médaille d'Argent.
On commence à reconnaître la qualité du
beurre de Vallans.
M. Ollereau et le président M. Philippe visent
maintenant la suprème distinction. ll faut pour cela encore améliorer la
qualité du lait. On engage un contrôleur à cet effet.
1909 : La
collecte annuelle se solde à 690.839 litres. Les 29.848 kilos de beurre
ont été négociés aux Halles Centrales de Paris au prix moyen de 2,56
francs le kilo.
On n'arrive toujours pas à convaincre les 190
sociétaires de Vallans de sélectionner leurs vaches. Les 340 laitières
qu'ils possèdent sont de race mélangées. Le rendement laitier est plus que
médiocre avec 21,46 litres au kilo.
1912 : La laiterie installe
une unité de fabrication de caillebotte. M. Philippe est reconduit à la
présidence de la coopérative.
1914 : Il faut remplacer les hommes
partis au front. C'est ainsi que M. Ernest Prévoteau entre comme beurrier
et M. Gaston Hérissé comme laitier.
1918 : M. Philippe cède sa
place de président au profit de M. Alfred Albert. La beurrerie n'a
produit, cette année, que 23 tonnes de beurre.
1936 : Trente ans
après son arrivée à la direction de la laiterie, M. Ollereau est toujours
fidèle au poste. Vallans reste une petite entreprise. C'est l'un des seuls
regrets du directeur. Avec une laiterie par commune dans le Marais, on ne
peut espérer avoir un grand nombre de sociétaires. La laiterie ne peut
guère se développer car il y a de moins en moins de paysans.
1942
: Les deux laitiers rapportent à peine 3.000 litres de lait par jour. M.
Ollereau prend sa retraite. Pendant quelque temps, M. Auguste Moreau
dirige l'usine. On commence à fabriquer du fromage blanc à 0% de matière
grasse. Le comptable se nomme Faucher Marcel.
M.
Misbert qui est employé à la laiterie a raconté une petite anecdote à
propos de la vétusté des locaux.
On mettait le caillé pour la nuit
dans des sacs de jute. Ils étaient suspendus pour faciliter l'égouttage.
Au matin, souvent M. Misbert retrouvait quelques sacs éventrés et le
caillé par terre. Les rats étaient passés pendant la nuit.
1944 :
Faute de pouvoir se moderniser par manque de moyens financiers, la
laiterie coopérative de Vallans fusionne avec Coulon puis ferme à la fin
de l'année.
Les ouvriers vont travailler à la laiterie de
Frontenay-Rohan-Rohan. Les sociétaires de Vallans donnent d'abord leur
lait à Frontenay, puis à Epannes.