Ille et Vilaine 

Historique de la fromagerie d’ANTRAIN

Issu d’une famille de Fromagers, c’est en 1924 que Louis Guyomarc’h installe, en location, sa petite entreprise dans une ancienne tannerie, située à Antrain, sur les bords de la Loysance, au lieu dit « La Chaperonnière ».

Ce nouvel établissement s’ajoute à ceux que la famille possède déjà, à savoir :

      - La fromagerie Halais P., à Lolif (Manche) près d’Avranches

      - La fromagerie Derrien, à Damblainville (Calvados) près de Falaise

      - la fromagerie Kéryvon Frères, à Saint Derrien (Finistère)

      - la fromagerie du Valvert, à Morlaix (Finistère)

Le moulin Lahaye, à Loysance, acheté par la famille Guyomarc’h pour y installer la fromagerie. 

En 1950, son fils Jean, qui a toujours travaillé avec lui, reprend le flambeau.

A cette époque, l’entreprise déménage pour s’installer à proximité de la distillerie « Alcool du Vexin » au lieu dit « Loysance » dans l’ancien moulin Lahaye, situé à l’emplacement des actuels ateliers municipaux. La fromagerie emploi alors quatre ouvriers.

 

La collecte du lait, autrefois effectuée par véhicule hippomobile, se fait à l’aide d’un camion équipé d’un plateau sur les communes d’Antrain, La Fontenelle et Sougeal.

Il n’est pas encore question des 35 heures et il faut travailler 7 jours sur 7 pour accomplir le salage et le tournage des fromages. Travaux plus particulièrement réservés aux femmes puisque c’est Louise Guyomarc’h, qui avait intégré l’affaire familiale lors de son mariage en 1943, aidée de la mère et de la grand-mère de son époux qui s’en charge. Si on ne connaît pas encore la listériose, la maladie du « poil du chat » en revanche, fait des ravages, les fromages noircissent, il faut alors les jeter et les enterrer !…

 

Les spécialités de la maison Guyomar’ch sont le « Camembert de la vallée de Loyance », et «  Le Délicieux Loyance ».

En plus de son activité de fromager, qui consiste en particulier à effectuer les tournées de collecte du lait, Louis Guyomarc’h doit aussi assurer les fonctions de commercial. En effet, si la production de fromages est une chose, sa vente en est une autre. L’entreprise dispose pour cela d’un dépôt à Rennes et un autre à Fougères, le surplus de la production est expédié par train, plus tard par camion, aux fromagers des Halles de Paris qui discutent adroitement des prix. Lorsque la production est insuffisante, on envoie les étiquettes à une fromagerie de Loire-Atlantique qui fabrique pour Antrain.   

Les boites d’emballage de camemberts sont fabriquées par les établissements Leroy à Saint Pierre sur Dives (14), et les étiquettes sont imprimées par Puissant à Amiens (80), mais collées sur place à Antrain.

Devant faire face à une déloyale et très sévère concurrence des fromagers de la Normandie voisine, qui vient collecter le lait jusqu’à Antrain, Jean Guyomarc’h est conduit à fermer l’exploitation familiale en 1956.

A la fermeture Maurice Nazart, qui trois années plus tôt a pris la suite de M. Foucher à Fougères, rachète une partie du matériel. Il confie alors, à Jean Guyomarc’h ses craintes face à un avenir incertain. Aujourd’hui , 45 ans plus tard, la laiterie emploie plus d’une centaine de salariés. M. Roger Belloir, installé à Betton, et les établissements Besnier à Laval, viennent eux aussi acheter du matériel.

La tournée de lait est achetée par la laiterie Depince de Saint Brice en Cogles.

A la cessation d’activité, Jean Guyomarc’h envisage d’intégrer une fromagerie normande, mais une blessure au bras droit contrarie ses projets. Après deux années d’arrêt, il exerce l’activité de comptable pendant près de 25 ans, auprès d’un mareyeur à Rennes. Il décède à Antrain le 20 juillet 1994.    

      

   

Mise en page Eric Delpierre - réalisé à partir du travail de Maurice LECRIVAIN - Juillet 2001

 

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