D'après
Janine Audouin dans "Histoires du Pays d'Aigre", autrefois les
chèvres étaient élevées pour la fabrication du fromage, et les bovins
pour le lait et la viande.
Avec
la demande croissante de lait, et l'essor de l'industrialisation, des
petites laiteries sont apparues puis se sont grandement développées avec
la consommation croissante des fromages de vache. Dans la première moitié
du XX° siècle, les laiteries constituaient l’essentiel de l’activité
industrielle du Canton d'Aigre (Basleville, Charmé, Luxé, Barbezières),
la gare de Luxé se situant sur la ligne Paris-Bordeaux.
François
Vergniaud (devenu "Vergnaud"), boucher à Aigre, s'installe à
Basleville en 1889 et ouvre la "beurrerie d'Aigre" où il commence
par racheter aux particuliers leur beurres frais fabriqués, un produit qui
rapporte plus que le lait.
Il
transforme en fromagerie industrielle le moulin à farine et à huile de
Villejésus. Situé sur un bras de l'Osme, de l'eau pure et fraîche (12 à
14° l'été) coule toute l'année. La force de l'eau fait tourner une roue
à aube qui actionne les différents mécanismes et appareils de la
laiterie. C'est ainsi que François Vergniaud prend en charge la fabrication
du beurre, la clientèle fidélisée lui procurant le lait à travers
plusieurs tournées de carrioles. Une grande partie des produits finis sont
amenés à la gare de Luxé puis expédiés directement à Paris.
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