Historique
: 1892 - 1977 |
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19 décembre 1891 - L'Echo Rochelais |
En
introduction, voici un article de journal
"L'Echo Rochelais" qui mentionne la
réalité en 1891, le lait sur Brioux est de bonne qualité et recherché.
L'implantation d'une laiterie, pleinement justifiée, va se réaliser
le 3
avril 1892, lorsque une assemblée générale dans la petite localité de Brioux,
va connaître un événement historique pour sa population qui vit maigrement
de l'agriculture.
Jadis, les petites groies (terres au sol argileux,
contenant des morceaux calcaires) très caillouteuses de sa plaine, étaient
le domaine de la vigne. Mais la terrible épidémie phylloxérienne de 1882,
anéantit la seule richesse du pays.
Les paysans se relèvent difficilement
de cette épreuve, et se tournent vers la culture du trèfle, du sainfoin,
et de la luzerne. Chaque agriculteur élève une ou deux vaches. Imitant
leurs voisins charentais, ils pensent à regrouper leur lait en commun. Ce
jour arrive enfin, avec la création de la Laiterie Coopérative. Le site
choisi, pour l'élévation des murs, se situe à 1.500m de la gare (ligne
Ruffec-Niort). Très vite, dans les mois qui suivent la fondation, 720
exploitants agricoles adhèrent à la société.
Le
bâtiment neuf, renferme un bureau, une salle pour l‘écrémage, une pour le
barattage, une chambre à beurre, une pièce pour l'emballage et le local
des machines, le tout orienté vers le Nord.
À
l'intérieur de ces pièces, on peut voir une machine motrice, deux
écrémeuses Alfa-Laval, une baratte Simon, un malaxeur-retourneur.
L'entreprise est alimentée d'eau, en quantité suffisante. 6 laitiers
montent sur leurs charrettes, parcourent la campagne et les chemins
ombragés de la Boutonne, paradis des truites.
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1900 |
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Le
directeur-comptable, M. Victor Picard, un chauffeur, un beurrier et le
contrôleur mettent en route la première production de beurre le 1er Août.
En
1905, la présidence du conseil est tenue par M. Michaud du "Bel-Air",
assisté des deux vice-présidents, M. Audouin et M. Pommier du "Ponthioux".
La laiterie remporte le diplôme de médaille de bronze pour ses beurres, en mai
1905 à l'exposition de Liège (Belgique), puis la médaille
d'argent au concours général agricole de Paris 1906.
En
Juillet 1906, M. Audouin décède. Le 22 du même mois, le conseil désigne
son remplaçant, en la personne de M. Pierre Bernard de "Tartifume".
En
1908, l'ancien président M. Pierre Michaud est nommé Chevalier du Mérite
Agricole.
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1934 |
L'an
1909, la coopérative avec à la tête, le président Octave Fenioux, amplifie
son nombre d'adhérents. lls sont maintenant 1290 sociétaires, possédant
2.751 vaches. Ces dernières appartiennent à des croisements de
Parthenaises et de Normandes. M. Proust dirige la laiterie.
Pour
l'exercice 1912/13, la collecte de lait donne 2.918.473 litres. Le beurre
produit : 139.108 kg.
En
1929, Brioux se voit chargé, par la Centrale des Laiteries Coopératives du
Poitou-Charentes, de faire des essais pour le traitement des eaux
résiduaires. Elle monte des installations et reçoit 10.000 francs de
subventions pour ses frais de construction. M. Simon, le
directeur, suit les recherches entreprises par le spécialiste délégué.
En
1943, M. Bernard Clovis tient la présidence du conseil d'administration.
Pour
l'année 1952, les laitiers ramassent 5,8 millions de litres.
Quatre ans plus tard, les 6 millions de litres sont dépassés. M. René
Chauvet, qui a succédé en 1955 à M. Simon, dirige avec brio,
l'établissement.
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La
vie du laitier, Abel Blanchard :
Abel
Blanchard du village de Villefollet, commença le ramassage du lait
quelques années avant 1925. Il s’arrêta quelque temps, se maria en 1926,
et repris la tournée vers 1930. Ses collègues laitiers, qui entourent
Abel, sur la photo (M. Blanchard est au dessus de la croix), étaient, M.
Gargouleau (tout en haut du camion) qui fut l’un des premiers à conduire
le véhicule. On voyait aussi MM. Tendron, Gauvin ; les frères Barillot de
Séligné, Heurteau, Tribot, Jolliet, Fradin.
Dans
la laiterie, avec M. Simon, directeur, les employés étaient : M. Roy, le
chauffeur M. Gilbert, le contrôleur, M. Meurion, le beurrier. Dans les
années 50/60, le contrôleur fut M. Appercé.
Parmi les tous premiers laitiers, M. Gabriel Roy, pour annoncer son
arrivée dans les fermes, soufflait dans un énorme coquillage de mer. On
aurait cru le dieu Neptune sur son char.
Abel
Blanchard parcourait la plaine, avec sa fidèle jument "Fauvette" à la robe
noire, et qui connaissait le chemin par coeur. Il se servait très peu de
son autre jument "Coquette", celle-ci étant d'un caractère difficile. Sa
charrette contenait deux rangées de six bidons de 100 et 150 litres.
Pendant les grands froids, Abel descendait de sa charrette et marchait au
côté de Fauvette, pour se réchauffer. Par temps de verglas, il ne pouvait
sortir, et le camion faisait la tournée.
Abel
Blanchard cessa son activité en 1958/59.
Son
fils Léo Blanchard, fit des remplacements dans les années 50. Quand son
père était pris par les moissons, Léo, dès 6h30, après avoir attelé la
jument, partait vers "Maillé de Villefollet", puis "Le Couterneau",
"Chaussé", "Gravier", "La Jonchère", ensuite "Séligné" et terminait à
Brioux, chez M. Tribot et Delaunay, pour arriver à la laiterie.
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Il
ramassait en moyenne 950 litres de lait. Comme son père, il retournait le
petit lait aux sociétaires.
Voici une petite anecdote sur ce sujet. Leo
qui rendait le petit lait, verse doucement le liquide dans le bidon de la
fermière. Lui debout, sur sa charrette, un bras appuyé sur
le montant et de l'autre main remplissant le produit très lentement,
entendit la femme lui dire :
"Ah! pas courageux ce matin. Dis t'en donnes
pas beaucoup !"
Léo d'un geste brusque, en riant, basculait un peu plus
son bidon et fatalement arrosait la fermière, qui rouspétait. Les enfants,
les chiens et même les chats, accompagnaient les fermières. |
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1957
: Un
projet d'union avec les laiteries de Périgné et d'Availles-sur-Chizé,
avorte. Les sociétaires de Périgné ne sont pas d'accord. L'épopée des
charrettes se termine. On ne verra plus les superbes chevaux cheminer de
ferme en ferme, en tirant les lourds bidons de 100 litres. Nostalgie,
quand tu nous tiens. Les camions et les petits bidons font leur
apparition.
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Cette année 1957, voit aussi, toujours sous le règne de Clovis Bernard, la
construction d'une nouvelle laiterie, à côté de l'ancienne. L'atelier
fromagerie se crée.
Le
mois d'Avril 1960, apporte de nouvelles satisfactions à l'entreprise et au
président M. Trebord. Le premier ramassage de lait de chèvre s'effectue.
Avec les 500 litres collectés, le chef-fromager, M. Bouchon fabrique les
premiers "Sainte-Maure". Le directeur René Chauvet en apprécie le goût et
la qualité.
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étiquette "Mon bien aimé" |
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Dans
la nuit du 4 au 5 Octobre 1966, la laiterie reçoit la visite d'individus
peu scrupuleux. lls emportent du beurre, des fromages et font main basse
sur une machine à calculer et une à écrire.
Quatre ans plus tard, c'est encore un vol que constate M. Chauvet. Les
vandales dérobent 10 kg de beurre, 30 fromages et 120 francs en espèces.
De plus, son bureau a été saccagé : vitres brisées et armoire fracturée.
Les dossiers jonchent le sol.
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étiquette "Le Campagnou" |
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M.
Dore, qui avait la présidence du conseil depuis quelques années, laisse sa
place à M. Pierre Berton. |
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En
1975, la laiterie emploie 12 personnes, et reçoit le lait de 300 fermiers.
Moitié moins qu'au début du siècle. Le fait ne provient pas de l'abandon
de sociétaires, au profit d'autres laiteries.
Bien sûr, depuis les
créations de Périgné, Chef-Boutonne, Chail et Chizé, ces trois dernières,
au début du XXe siècle, avaient grignoté la zone de collecte. Mais
surtout, les éleveurs laitiers, en augmentant chacun, le nombre de leurs
vaches, contribuèrent à la disparition des petites propriétés, et cela
déjà entre les deux guerres.
Il fallait agrandir les terres, pour pouvoir
subvenir aux besoins de leurs laitières. De plus, dès 1970, Brioux, seule,
ne peut faire face aux nécessités du marché actuel.
La modernisation de
l'outil de production, coûte très cher. ll est temps de se rapprocher
d'autres laiteries coopératives, pour poursuivre l'aventure. ll devient
nécessaire de passer par cette solution. |
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C'est pourquoi, en 1977, elle fusionne avec Bougon. Tout se déroule a peu
près bien. Une partie des ouvriers vont travailler à Bougon, jusqu’à
l'arrêt de la fabrication du beurre en 1981. C'est pratiquement la fin de
la laiterie. Le directeur René Chauvet avait arrêté en 1979.
Le
coup de grâce arrive le 28 Septembre 1977, quand Bougon presque associée avec
la laiterie de la Mothe-St-Héray, cesse son contrat. La réunion à la salle
des fêtes communale, est houleuse.
Le
président Pierre Berton se fâche, n'acceptant pas cette décision. Il
intente même un procès qui sera sans suite. Le nouveau président M. René
Chauvet (aucun lien de parenté, avec l'ancien directeur) ne peut que
constater les effets. Une partie des sociétaires donnent leur production
au groupe Besnier.
Le
président Chauvet met fin à son mandat, avec la dissolution de la société
en 1990. Une nouvelle se crée. Elle prend le nom de "Coopérative Agricole
de Service". Il reste actuellement, une soixantaine d'adhérents qui
fournissent toujours le lait au groupe Besnier.
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Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com |
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