Deux-Sèvres 

                   
       

 

Fromagerie coopérative

de

SAINT-MAXIRE

(79AZ)

 

       
                   

 

Historique : 1895 - 1970

     
                   
1895 : Le 13 octobre, le petit village de St-Maxire, niché parmi les plaines, au nord de la préfecture des Deux-Sèvres, apprend l'heureuse nouvelle attendue.
M. Gouet Calixte, agé de 29 ans, après une réunion avec plus de cent agriculteurs, annonce la création de la laiterie coopérative et en devient le premier président.
                   
  On ne perd pas de temps pour bâtir les murs. La position du site, idéalement choisie, avoisine la gare d'Echiré de 6km seulement. Mais le choix principal de l'emplacement vient de la source proche où l'eau, d'une limpidité extraordinaire, est constamment à une température de 12°, été comme hiver et d'un débit de 25m3 à l'heure.
La bâtisse se compose d'une salle pour les écrémeuses, barattes et bassins. Deux autres pièces abritent le moteur et l'entrepôt de la crème. Un bureau et un hangar prolonge le tout. Un logement destiné au directeur est construit en même temps que l'établissement.

Parmi les 12 laitiers indépendants, on peut voir MM. Amédée Demereau, Aliptien Jalleau, Aristide Lacroix, Germain Baudet, Frédérice Poussard, Augustin Caquineau et Gustave Bouldron.

1896 : En avril, les premières volutes de fumée s'échappent dans le ciel saint-maxirais, sous les yeux du directeur, M. P. Neau.

1899 : La société compte désormais 650 adhérents. Le président, M. Calixte Gouet, adopte depuis la fondation, le principe de la modernité au fur et à mesure des nouvelles technologies.

1902 : deux superbes écrémeuses modernes remplacent les anciennes "Alexandra".
 
                   
  1905 : M. Gouet, aidé par les deux vice-présidents, MM. Ponplineau et Bourdeau-Lacroix, institue une commission de contrôle, dont la présidence est confiée à M. Hervé Brelay.
Le premier diplôme de médaille d'or pour ses beurres est remporté en mai à l'exposition de Liège (Belgique).


1908 : La dernière écrémeuse du début de la fabrication rend l'âme. Une belle "Alfa-Laval" vient en remplacement.

1909 : La beurrerie prend possession d'une machine frigorifique qui s'avère indispensable. On complète l'équipement par l'acquisition d'un appareil à laver les bidons, acheté chez M. Jolly à Parthenay, spécialiste en
stérilisateur, puis de deux réfrigérants de 300 litres chacun, commandés à la Maison Gaulin, de Paris. Ces nouveaux appareillages performants contribuent à un meilleur aménagement des horaires de travail.
 
                   
  L'écrémeuse commence dès 7h du matin. La crème se conserve dans la chambre froide à une température de 19° en été et de 12°/14°en hiver.
Le barattage, fait chaque matin à 5h, dure 3 heures. Pour bien délaiter le beurre, on procède à trois lavages à l'intérieur des barattes et dans le malaxeur.
Ensuite le produit, après emballage dans des paniers "Magneron", prend la direction de la gare, pour être expédié sur Paris.
Les quatre ouvriers reçoivent un salaire de 15 francs par 1.000 francs de recettes faites par l'entreprise.
Les treize ramasseurs, qui apportent le lait dans des charrettes à deux roues montées sur ressorts, ne touchent pas d’appointement fixe. Ce dernier varie suivant la tournée, qui peut durer 7 heures.

1910 : Le nombre de sociétaires augmente toujours. Ils sont 870 à posséder 2.500 vaches, principalement de race Parthenaise. Cela fait 3 vaches par sociétaire en moyenne. Ces bêtes se nourrissent de fourrages artificiels, de foin et de racines.

Cette année là, la laiterie a collecté 3.880.501 litres de lait qui ont produit 196.376 kilos de bon beurre.
M. Louis Dejameau, le directeur depuis trois ans, a réussi dans son entreprise à convaincre et d'obliger les éleveurs à sélectionner leurs bêtes afin de conserver seulement les meilleures laitières.

Cet effort de sélection trouve sa récompense au Concours Agricole de Paris, où la laiterie obtient une Médaille d'Or, pour son beurre.
 
                   
  1920 : Le dimanche 18 juillet, le président Gouet et tous les adhérents, se réunissent à 15h, en assemblée générale extraordinaire. Il inaugure une superbe plaque en bronze, du Sculpteur F. M Poisson, sur laquelle sont gravés, les noms des 145 sociétaires tombés pendant la guerre de 1914/18.

1933 : Le fondateur de la Coopérative abandonne la présidence, M. Georges Bouniot, maire de Faye-sur-Ardin, le remplace. Il vient épauler M. Gaston Massé, le directeur depuis un an. Des extensions de bâtis sont réalisées durant les années 30-40.
 
                   
       

Malheureux accident à la laiterie
Journal "Le Petit Courrier" du 13 août 1938
1939 : La guerre est proche, la mobilisation commence.
Les 20 laitiers ramassent dès 3h du matin, les 10.000 litres de lait quotidiens. 500 kg de beurre passent journellement dans les mains des employés non mobilisés. Ils font un travail remarquable avec une conscience professionnelle irréprochable. Parmi eux, Henri Pelletier, le plus ancien dans la laiterie.
Ce brave Henri, chauffeur-écrémeur, débute sa journée à 3h du matin. La chaudière, longue à se mettre en bonne température, doit être prête quand les laitiers arrivent. C'est l'homme indispensable de la maison. Il sait tout faire. Tous les matins, vers les 8h, on voit sa femme lui apporter son casse-croûte, et surtout son paquet de tabac gris. C'est un gros fumeur.

La coopérative progresse toujours avec maintenant 900 sociétaires. Cet été, on a collecté 20.000 litres par jour. Pendant la période tragique du conflit, St-Maxire fabrique un peu de caillé.
La terrible sécheresse de 1945, se ressent dans la contrée. Le manque d'alimentation du bétail, se fait sentir gravement pendant le mois de juin, sur la quantité et la qualité du lait. Qui dit peu de lait dit peu de beurre. Le gouvernement fit appel à des pays alliés, pour ravitailler le pays. Le 17 août, un premier cargo suédois accoste dans le port de Calais. De ses cales, on débarque 1 million de kilos de beurre.
                   
 
Carnets où le sociétaire donnait entre 3 et 5 litres de lait par jour en hiver et jusqu'à 9 litres en été.
1940 : On y fabrique surtout du beurre, mais également un peu de fromage durant les années 1940.

1950 : M. Masse,  le directeur et ancien élève de l'école de Surgères est, et M. Bouniot le président, sont toujours à la tête de l'entreprise.

1952 : Le 31 janvier, M. Masse dirige la laiterie pour la dernière fois. Le lendemain, M. André Augereau lui succède.  Ce sont 4,8 millions de litres de lait, que les 15 ouvriers ont travaillé pour l'année. Le caillé voyage en caisse de 25kg.
Le président M. Guérit, qui a chaleureusement remercié, M. Masse, accueille avec joie, le nouveau directeur. La laiterie traite 3,5 millions de litres de lait, ce qui lui permet de faire un rendement appréciable.

1956 :  La guerre d'Algérie centralise les conversations dans le pays. Les fermiers ont donné 5.057.000 litres de laitage.

La coopérative envoie un mandat de 1.000 frs, pour les sociétaires ou leurs fils, appelés sous les drapeaux en Afrique du Nord.

1958 : St-Maxire commence sa première collecte de lait de chèvre. Elle recueille un litrage journalier de 2.000 litres en été, et 500 seulement en hiver, dans des bidons de 20 litres.

Elle vend celui-ci à la laiterie fromagerie de Bougon. La fabrication de la poudre de lait "Hatmaker" débute aussi.
 
                   
                   
 

Les innovations continuent. Avec l'accord du conseil, la laiterie supprime le charbon. L'entreprise Delmas-Vielijeux, de la Rochelle, installe la chaudière à fuel.
M. Guérit, apprécie la nouvelle installation. Fini les murs noircis par la poussière du carbone !
La laiterie fait des économies qui résultent de ce changement de mode de chauffage, le produit pétrolier étant moins coûteux.
Le comptable M. Denis, constate les bénéfices.

1961 : La laiterie stoppe la production de la poudre de lait, et la confie à la coopérative de Saivre-Castarie.
 
                   
  La cessation d'activité remonte à l'année 1970, lorsque l'établissement a été rattaché à la laiterie de Celles-sur-Belle. La cheminée en brique a été démolie à cette époque.

Depuis, les locaux, rachetés par la municipalité, ont été transformés en salle des fêtes et en atelier pour les services techniques de la commune.
 
                   
                   
         
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                 

retour