Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

de Castarie

à SAIVRES

(79AG)

 

       
                   

 

Historique : 1896 - 1983

     
                   
  La petite commune de Saivres, n'a fait guère parler d'elle, depuis des siècles. C'est pourtant dans ses murs, que mourut Isabeau de Verrière, la maîtresse d'Henri Plantagenêt (Henri Plantagenêt, né au Mans, roi d'Angleterre de 1154 à 1189, était Duc de Normandie, Comte d'Anjou et Duc d'Aquitaine, par son mariage avec Aliénor, Duchesse d'Aquitaine et Comtesse de Poitou, qui fut répudiée par son premier époux, le roi Louis VII dit Le Jeune).

Depuis elle tombait dans l'oubli, jusqu'à ce 1er décembre 1895. Ce jour-là, 350 fermiers décident de la création de leur laiterie coopérative. Le choix de l'implantation de la beurrerie se porte au lieu-dit "Fontaine de Castarie", à flanc de coteau, sur le bord de la route de Saint-Maixent-l'Ecole à Champdeniers, dominant la vallée de Chambon.

1896 : Six mois plus tard, le 5 juin, la laiterie entre en service. Le bâtiment, solidement construit sur le flanc d'un coteau, comprend, en plus de ses deux salles pour le moteur et la fabrication, de vastes caves rafraîchies en été, par l'eau abondante. Une source jaillit à quelques mètres.
L'architecte départemental, Paul-Antoine Mongeaud, fait mentionner sur la bâtisse la date de création de la laiterie : "1896".

Sous les ordres du directeur-comptable M. Julien Gautier, M. Alexis Terrasson le beurrier et trois autres personnes participent aux tâches à exécuter.
Ils s'affairent sur trois écrémeuses, deux barattes normandes, et un malaxeur retourneur. Des réfrigérants, des réchauffeurs, une machine à vapeur de 12ch, complètent l'appareillage. Cinq employés et 17 ramasseurs travaillent pour l'établissement. Ces laitiers parcourent la plaine Saint-Maixentaise aux pas réguliers de leurs mulets.

Dans les deux premières années, la production journalière de beurre, varie entre 500 et 800kg, suivant la saison. Le beurre est transporté à la gare de Saint-Maixent, d'où il est expédié sur le marché parisien,où il se négocie à Paris au prix moyen de 2,97 frs.

1899 : Le nombre d'adhérents dépasse les 700. Cet établissement est considéré comme une laiterie modèle sur le plan de son architecture et de son équipement.

1901 : Cinq ans après sa fondation, l'association, forte de ses 782 membres, sous la responsabilité du président Emile Bonnet, peut compter sur le lait de ses 2.035 laitières, toutes de race Parthenaise.
 
                   
 
La salle des barattes normandes en 1948
 
           
  1905 : Cette laiterie remporte le diplôme de médaille d'or pour ses beurres, à l'exposition de Liège (Belgique), au mois de mai.

1906 : La médaille d'argent est gagnée au concours agricole de Paris 1906.

La laiterie remportera aussi d'autres prix prestigieux comme la Médaille d'Or à l'Exposition Internationale de Paris, le Diplôme d'Honneur à l'Exposition Internationale de Londres et le Diplôme d'Honneur à l'Exposition Internationale de Turin.
 
                   
  Le Conseil d'administration à la composition suivante :
À sa tête, toujours Émile Bonnet (Conseiller Général de 1886 à 1921, Maire de Saivres), secondé par les vice-présidents, Jean Vandier et François Fraigneau. Les autres membres du bureau sont Victor Bonnet, François Mousset, François Grelet (secrétaire), Louis Belot, Pierre Papot, Pierre Suire (trésorier), Pierre Guyon, et Alexandre Brenet.

Une triste nouvelle endeuille le vice-président François Fraigneau. Il vient d'avoir la douleur de perdre sa femme, née Rose, Adèle, Florence Charrier. Elle est décédée subitement le 23 Janvier, dans la soirée au "Patrouillet", commune d'Augé.

La laiterie commence à fabriquer de la caséine. Pour les non-initiés, la caséine est l'une des protéines du lait, et la plus importante dans l'élaboration du fromage. Le lait contient en moyenne 30% par litre de cette substance.
 
                   
 
1948 - La salle des barattes
1908 : Les sociétaires sont au nombre de 770. Ils possèdent un troupeau de 2.342 vaches. Le Président Emile Bonnet, assisté des deux vice-présidents Louis Monnet et Jean Vandier, donne les bons résultats encourageants enregistrés par la laiterie : 3.461.667 litres de lait reçus et 181.445 kilos de beurre fabriqué. 

1910 : Julien Gauthier le directeur et Alexis Terrasson le beurrier, fêtent leurs 15 ans de service. Dans trois ans ce sera le tour à Jean Martin le chauffeur-écrémeur. Un autre beurrier Benjamin Mouzin façonne lui ses premières mottes de beurre.

Juste avant le déclenchement de la première guerre mondiale, la laiterie réalise une collecte de 3.912.847 litres, qui après transformation, deviennent 211.402 kilos de beurre d'excellente qualité.

Des hommes, aussi bien parmi les employés que parmi les producteurs, vont quitter leurs foyers pour la mobilisation. Il faut songer au remplacement de ces jeunes soldats partis défendre la Patrie. Les anciens et les femmes devront s'acquitter de cette tache. Elles et ils le feront de fort belle manière, malgré les peines et les douleurs consécutives à toute guerre.

1920 : Le nouveau directeur se nomme M. Albert Gauthier.


 
                   
  1921 : Au mois de février une triste nouvelle endeuille la laiterie. Son Président-fondateur M. Emile Bonnet décède. Pendant plus de 25 ans il présida brillamment et contribua à la réputation de la laiterie. Il est inhumé au cimetière d'Azay-le-Brûlé.

1923 : Au mois d'août une autre personnalité marquante de l'entreprise disparaît à son tour en la personne de M. Julien Gauthier l'ancien Directeur.

Après ces années tristes, la vie reprend son cours. Le beurre de Saivre-Castarie obtient de la notoriété au fil des médailles d'or qu'il reçoit dans divers concours régionaux.

On se préoccupe davantage de la race parthenaise. Pour améliorer leur productivité on les sélectionne et on conserve les meilleures vaches. A Sèvres-Castarie, en 1923, il faut 18 litres 16 de lait pour fabriquer un kilo de beurre, et en 1925, 18 litres 01.

1925 : Cette année là, la laiterie récupère 15.500 litres de lait par jour l'été et 7.500 litres l'hiver.
 
                   
 
1934
laiterie de Saivres
La laiterie de Saivres en 1948
 
   
   
                   
  1935 : Le toujours jeune Benjamin Mouzin, depuis son entrée à la beurrerie en 1910, a fait du chemin. Ses 25 ans de fidélité et de sérieux sont récompensés par une superbe médaille du travail.

1948 : Considérée comme une coopérative à grand volume de lait, la laiterie réalise pour 55 millions de francs de travaux, en empruntant à la Caisse Nationale de Crédit Agricole. Dans le prolongement de la chaufferie, on construit un atelier de fabrication de poudre de lait par atomisation, poudre de lait 26% et écrémé soluble 100%. Cet aliment solubre va porter le nom d'une héroïne célèbre d'une fable de La Fontaine. Le lait "Perrette" est lancé.

Le lait en poudre soluble Perrette
 
             

Le lait en poudre soluble Perrette
                   
                   
  1952 : La laiterie ramasse 4,3 millions de litres de lait. La collecte est pratiquement identique quatre ans plus tard, comme le constate le nouveau directeur M. Gautier. La laiterie se trouve au milieu de grandes unités laitières, et après la stabilité de la production, le déclin semble inéluctable.

1954 : Sa poudre de lait grasse obtient un réel succès auprès des chocolateries et biscuiteries.
 
                   

Une baratte - 1954

L'installation de concentration - 1954

Conditionnement de la poudre de lait - 1954
                   
  1960 : Le 31 janvier, les sociétaires et leur Président M. Bardin, acceptent un dessein d'association avec les laiteries d'Echiré et de Ménigoute. "L’Union Centre Deux-Sèvres" naît, le nouveau directeur est M. Faucher.  
                   

Beurre de Saivre-Castarie -
1962
Albert Bardin
Né le 25 mai 1896 à Azay-le-Brûlé (Deux-Sèvres), mort le 24 janvier 1984 à Azay-le-Brulé ; cultivateur ; maire d’Azay-le-Brûlé ; militant SFIO, coopérateur et mutualiste.
Fils de cultivateurs, Albert Bardin fréquenta l’école primaire de Cerzeau (Deux-Sèvres) puis le Cours complémentaire de Breloux-la-Crèche (Deux-Sèvres) de 1908 à 1912. Il retourna à la terre, d’abord avec ses parents puis avec ses beaux-parents.
En 1920, avant le congrès de Tours, il adhéra au Parti socialiste et demeura par la suite membre de la SFIO.
Conseiller municipal d’Azay-le-Brûlé de 1924 à 1928 puis de 1934 à 1945, il fut maire de cette commune en 1928 puis, de 1945 à 1971 date à laquelle il se retira des affaires publiques.
Albert Bardin milita surtout dans les milieux agricoles. Il fut administrateur de la laiterie coopérative de Breloux-la-Crèche (Deux-Sèvres) en 1927 puis administrateur de la laiterie coopérative de Saivres-Castarie et président de son conseil d’administration.
De 1933 à 1973, il fut président de la boulangerie coopérative de Cerzeau. Il fut aussi administrateur de la Caisse locale de Crédit agricole mutuel de Saint-Maixent, président depuis sa fondation de la Caisse locale d’Azay d’assurances mutuelles de l’Ouest, vice-président du syndicat de distribution d’eau de Saint-Maixent.

Le laitier avec son fameux Renault Voltigeur 1.000 kgs
                   
  1967 : La laiterie traite 5 millions de litres de lait.

1970 : Au mois de juin intervient la fusion avec la laiterie de Celles-sur-Belle. Elle rejoint ses voisines de La Crèche et St-Maxire et forme "Sèvre & Belle". Près de 88% des sociétaires ont approuvé la nouvelle union. Mais qui dit fusion dit hélas fermeture d'usine. Saivres-Castarie va en faire les frais.

Le 1er juillet, l'établissement cesse son activité. Le dernier directeur M. Camille Sauquet quitte la laiterie.

La laiterie sert de dépôt de lait jusqu'en 1983.


Les bâtiments sont désaffectés, puis restaurés.
 
                   
                   
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                 

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