Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

d'USSEAU

(VAL-DU-MIGNON)

(79AA)

 

       
                   

 

Historique : 1890 - 1972

     
                   

Depuis le 1er janvier 2019, la commune d'Usseau dans les Deux-Sèvres n'existe plus. Val-du-Mignon est une commune nouvelle française résultant de la fusion des communes de Priaires, Thorigny-sur-le-Mignon et Usseau située.


1890 : Le 7 mars, à Usseau où naquit jadis Eléonore Desmiers d'Olbreuser (La "Duchesse de Zell" est l'ancêtre des rois d'Angleterre), une centaine d'agriculteurs, contaminés à leur tour par le coopératisme qui se propage à grande vitesse dans le pays, fondent leur laiterie coopérative. Le principal artisan de cette création, M. Auguste Gabet, en devient le premier président.


Situé à la sortie du bourg, le bâtiment, spécialement aménagé, contient le local abritant la chaudière de 6ch, la salle où sont logées les deux écrémeuses d'un débit de 200 et 500 litres à l'heure ainsi que la baratte et le malaxeur. La pièce attenante est le bureau.

À une trentaine de mètres de l'installation, une porcherie est annexée dès l'origine.

Le 1er décembre, sous l'autorité du directeur-comptable M. Louis Berlin, un beurrier et un chauffeur-écrémeur attendent le retour des 5 laitiers, partis très tôt ce matin. Ils passent 6 heures à faire leur tournée chez les 180 sociétaires.

Vers 8h30, le lait arrive au quai. Le laitier vide ses bidons de 80 litres dans le bac mesureur. Après vérification de la quantité reçue, l'opération d'écrémage peut commencer. Celle-ci dure jusqu'à 13h environ. Le chauffeur recueille la crème et la stocke dans une chambre froide, construite dans la cave où règne une température moyenne de 15°. Cette crème se conserve 21 heures à cette saison. L'été prochain, on ne la gardera que pendant 15 heures.

Le matin, dès 10h, le beurrier effectue le barattage et le malaxage de la crème reposée. Pendant une heure, la baratte tourne à une vitesse constante et la transformation s'opère. Le beurre obtenu contient encore un peu de lait. Avec le malaxeur on procède au délaitage complet. Le beurre est prêt pour l'emballage puis pour l'expédition. Un voiturier emporte les paniers de 10 kilos vers la gare de Frontenay-Rohan-Rohan, distante de 8km.

1893 : M. Gabet, le président, constatant le peu de rentabilité que procure la porcherie, décide sa fermeture le 1er juin.

La production de lait journalière se monte à 2.434 litres. Il sort de la beurrerie environ 126kg de beurre par jour. Les sociétaires peuvent acheter du beurre à la laiterie au même prix que celui vendu à Paris. Les non adhérents paient 20 centimes de plus.

Les dépenses d'installation de la laiterie, évaluées à la somme de 24.550 francs, sont pratiquement remboursées. L'emprunt remboursable au moyen d'obligations de 20 francs, payables par trimestre, se termine bientôt.

1894 : Les bâtiments sont rachetés par la société coopérative.


1900 : Les vaches des 215 producteurs affiliés à la laiterie, appartiennent à la race Parthenaise. Leur ration se compose de foin, de son et de racines.
La proportion du petit-lait rendu est égale à la quantité de lait fourni par les sociétaires.
Le traitement mensuel des employés nécessite une dépense de 200 francs et celui des laitiers s'élève à 300 francs.
À ces rémunérations il faut ajouter d'autres frais occasionnés par le fonctionnement même de l'entreprise et qui sont les suivants : Entretien du moteur, fourniture de charbon, d'huile, les produits pour l'emballage, le tout se monte à 80 francs par mois.
Les transports par voiture, puis par chemin de fer s'élèvent respectivement à 30 francs et 360 francs mensuels. Et bien sur la quantité de lait collecté qu'il faut payer aux paysans.

1905 : Le 17 décembre a lieu l'Assemblée Générale annuelle, sous la présidence de M. Gabet, toujours dévoué à sa coopérative.
Il est réélu à son poste ainsi que les vice-présidents MM. : François Boinot et Ulysse Cardinaud.
Le président propose aux sociétaires, qui le désirent, d'adhérer à la nouvelle société d'assurances créée l'année dernière par l'Association Centrale des Laiteries et qui les garantit contre les accidents agricoles.
De plus, M. Gabet annonce la naissance d'une assurance contre la mortalité des bestiaux. Celle-ci rembourse la perte d'une vache à hauteur de 80%.

1909 : La laiterie obtient un Diplôme de Médaille d'Or à l'exposition de Budapest, en Hongrie. Cette superbe distinction récompense le travail émérite des ouvriers sous les ordres de M. Berlin et de l'engagement des sociétaires à fournir un lait de grande qualité.

1910 : La laiterie change les vieilles écrémeuses et installe deux "Alfa-Laval" modernes.
La coopérative subit une baisse du nombre de ses sociétaires. Elle ne possède plus que 140 producteurs, propriétaires de 400 vaches.

1912 : M. Victor Foucaud, récemment élu président donne les résultats de l'exercice de l'année. Les laitiers ont acheminé 837.949 litres de lait. ll en résulte une production beurrière de 37.912 kilos. Le beurre se vend aux halles de Paris au prix de 2,84 francs le kilo.
   
   
   
   
                   
 
1913 : M. Berlin, atteint par la limite d'âge, cède la direction au profit de M. Jules Sarrazin.

1917 : La laiterie compte 342 sociétaires. Le beurre est transporté jusqu'à la gare de Frontenay-Rohan-Rohan d'où il est expédié à Paris.


1914/1918 : La terrible guerre fauche de nombreux sociétaires à la fleur de l'âge. En 1917, elle récupère les producteurs de la laiterie du Palluau située à quelques centaines de mètres et qui vient de fermer.

1923 : Le jury d'une exposition générale de l'industrie laitière à Paris, décerne une médaille d'Argent, pour la qualité de son beurre.

1930 : 5 laitiers à cheval et deux en camion réalisent cette année la meilleure collecte depuis la fondation avec 2 millions de litres. Une nouvelle laiterie moderne est bâtie de l'autre côté de la cour, comme l'atteste une date portée sur le pignon. Une plaque sur la cheminée porte le nom de L. Branca fils, 83, rue Jean-Jaurès, Rochefort. Les anciens bâtiments sont transformés en logement.

1945 : Le directeur M. Sarrazin cesse ses fonctions. M. Claude Pacaud le remplace. Ce jeune diplômé nous arrive de l'Ecole Saisonnière d'Enseignement Laitier de Surgères (1ère Promotion d'avril 1944).

Dans les années 1950, deux chaudières fonctionnent au charbon. Six à sept personnes travaillent alors dans la laiterie.


1952 : La collecte de l'année s'élève à 1,8 million de litres. La fabrication d'Édam commence.

La laiterie en 1954
 
                   
 
L'installation pour la poudre de lait
1954 : La laiterie traite journellement 5.000 litres de lait. L'impulsion de M. Claude Pacaud permet la fabrication de poudre de lait selon le procédé Hatmacker dans l'atelier où se fabriquait la caséine.

1956 : M. Facaud n'aura fait qu'un bref séjour à Usseau. Il nous quitte pour prendre la direction de la laiterie coopérative de St-Mard, en Charente-Maritime. Le nouveau dirigeant est M. André Proust qui était auparavant Chef des Travaux Pratiques à l'Ecole d'Industrie Laitière de Surgères.


1960 : Le conseil d'administration a désigné M. J. Lebeau à sa téte. Comme beaucoup de petites unités, la laiterie a de plus en plus de mal à tenir son rang face à l'industrialisation moderne qui secoue le monde laitier de nos jours. S'unir ou mourir, tel est le choix inévitable pour suivre le progrès technique. 1965 : Le 9 Avril, la coopérative laitière d'Usseau fusionne avec celles de Coulon, de Maillezais, du Gué et de Nieul-sur-l'Autize, ces trois dernières en Vendée, pour former "l'Union des Laiteries Coopératives du Marais".

1970 : La commune d'Usseau apprend avec tristesse le décès de son Maire, M. Joseph Lebeau. A la laiterie coopérative, dont il était le président depuis 10 ans, la nouvelle de cette disparition afflige l'ensemble du personnel qui avait une profonde estime pour lui. Son successeur à la présidence est M. Rambaud.
 
     
                   
  1972 : Il ne reste plus que trois ouvriers, un contrôleur et le directeur M. Proust à la laiterie. L'activité de la laiterie s'arrête lors de la fusion avec la laiterie de Coulon.

À la fin de l'année les portes de la laiterie coopérative se referment définitivement après 82 années d'activité. Et les bâtiments sont ensuite désaffectés.
 
                   
         
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   
               
                   

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