HISTORIQUE DE LA LAITERIE FROMAGERIE COOPERATIVE DE LEZAY


Deux-Sèvres


				Laiterie fromagerie coopérative de LEZAY (79O)

Historique : 1905 - 2011



				L'ancienne seigneurie des Lusignan, sort doucement de l'ombre, en ces premières années de ce XXᵉ siècle. Dans les grosses groies de la plaine lezéenne, où la Sèvre Niortaise prend sa source (à Sepvret), l'activité principale est l'agriculture. La vigne en 1880, représente moins de 100 hectares. 1888 : Cette année là, une laiterie privée, bâtie pour la société Paradot, Baudinot et Cie, est érigée et destinée à la production de beurre et de fromage. 1905 : Dix-sept ans plus tard, des agriculteurs de la vallée de la Dive, se réunissent le 4 décembre, pour mettre en commun le lait de leurs vaches. Le but est de fabriquer en commun par des procédés perfectionnés, et de vendre leurs produits transformés aux meilleurs prix. Ce jour témoigne de la naissance de la Laiterie Coopérative de Lezay. Le conseil d’administration se forme. On élit M. Portron, l’ancien notaire de Lezay, comme président. Les vice-présidents sont M. Théodore Frappier, ainsi que M. Marboeuf. Les bâtiments de l'ancienne laiterie ne sont pas adaptés. L'établissement est repris par la société coopérative laitière, qui reconstruit les bâtiments et les prolonge d'une chambre froide et d'une cave. Trois bassins sont construits pour l'eau.

	La laiterie, située à la sortie du bourg sur la route de Rom, s'étend sur 16m de longueur et 8m de large. Un pavillon abrite un générateur à deux bouilleurs, une machine à vapeur horizontale de 25ch et une autre, frigorifique à système Donane, à chlorure de méthyle. Pour s'équiper, la coopérative commande trois écrémeuses Alfa-Laval, un réchauffeur, un réfrigérant à crème Pilter, un monte-crème, deux barattes monobatteur Simon, un malaxeur, une pompe à eau à lait écrémé, une pompe à eau à babeurre, et deux pompes à eau. Quatre personnes composent le personnel : Le comptable Louis Grillet, le beurrier Jules Gaboreau, le controleur-intérimaire Georges Masson, et le chauffeur Augustin Damy. La société fait appel à 17 laitiers pour assurer le ramassage du lait, dont Théophane Martin, de la "Pommeraie", Adolphe Bonneau de "Bois le Bon" (St-Sauvant), M. Fouché de "la Bertrandière", François Villeneuve de "la Magnonerie de Chey", Pierre Foucault de la "Cardinaudière de Chey". 1907 : M. François-Augustin Fortron, le président fondateur, est nommé Officier du Mérite Agricole. Son gendre, M. Bouvier, Conseiller des Deux-Sèvres, reçoit la Médaille d'Officier de l'Instruction Puplique. En septembre, le conseil d'administration, juge deux contrevenants, pour fabrication et vente illicite de beurre. Les coupables reconnaissent les faits, et paient une amende de 800 francs chacun.

			1908 : La coopérative compte dans ses rangs 1035 sociétaires, propriétaires de 1840 laitières, de race Parthenaise. Les bilans sont satisfaisants, la laiterie a reçu pour cette année 2.081.111 litres de lait et a produit 106.481 kg de beurre. Ce dernier se négocie, par les mandataires aux Halles de Paris 2,85 frs environ. Les laitiers rendent le petit lait aux fermiers. 1909 : La laiterie reçoit sa première récompense, en obtenant un Grand Prix à l'Exposition de Budapest (Hongrie). 1912 : Le conseil d'administration, présidé par Théodore Frappier, approuve les bons résultats de l'usine. La collecte se révèle supérieure de 700.000 litres, par rapport à celle de 1910. 1915 : Monsieur Louis Fouquet entre comme Directeur. Le 27 Juillet 1923, Théodore Frappier décède à l'âge de 61 ans. Vice-président depuis la création et président depuis onze ans, il laisse un grand vide parmi les sociétaires abattus par cette tragique nouvelle. M. Poireau devient le nouveau président. Louis Fouquet, le directeur, recrute un aide-comptable, M. Théophile Bouffard. 1920 : M. Célestin Dabin arrive comme beurrier.		Étiquette "Fromage Le Lezéen"

Étiquette de chèvre avec la fromagerie de Lezay au fond.		Vue aérienne de la fromagerie de Lezay.

	"Camembert des 2 moines"			"Fromage de la vallée de la Dive"

1934		Atelier couture pour la gardienne de chèvres.			1934



	1935 : La retraite sonne pour Louis Grillet. Une médaille du travail récompense l'infatigable travailleur pour ses 30 ans d'ancienneté. M. Marcel Chauvet arrive à la direction de l'entreprise.

	Camembert "Fromagerie du Chateau de Germain"

Autre vue aérienne de la fromagerie de Lezay.					"Fromage du pont de l'arceau" avec des lavandières (période 1936-1940) Le décret du 20 octobre 1936 stipule que les étiquettes de camembert doivent comporter une bande noire pour les fromages ne respectant pas les 45% de matières grasses.

"Fromage de chèvre du Chateau de Germain"					"Camembert de Mélanie"

		"Fromage de chèvre du Chaboussant"

		1947 : Le conseil d'administration et son président, Louis-Henri Dallet, convoquent les sociétaires le 27 avril. La réunion a lieu sous le marché couvert de Lezay. Il s'agit de procéder à la mise en harmonie des statuts de la société, avec les dispositions des lois existantes. Après les explications d'usage et les délibérations, l'assemblée constitue une coopérative agricole, société Civile, soumise à la nouvelle ordonnance. Elle prend pour dénomination : "Laiterie Beurrerie et Fromagerie de Lezay". Elle en profite pour adhérer à "l'Union Nationale des Coopératives des Charentes et du Poitou". 1948 : La laiterie effectue de gros travaux d'aggrandissement de la fromagerie, d'un montant de 40 millions de francs, provenant d'un emprunt auprès de la Caisse Nationale de Crédit Agricole. 1952 : Elle continue sa progression. Les ramasseurs lui apportent 8,8 millions de litres du précieux liquide. Cette date marque aussi la disparition des charrettes et des chevaux. Fini les gros bidons de 80 et 100 litres. Les camions transportent maintenant des pots à lait de 20 litres, beaucoup plus maniables. Une centaine de ces récipients remplissent le véhicule. Ils sont numérotés pour chaque sociétaire. Le laitier ramasse les pleins et les remplace par des vides, ce qui provoque un gain de temps considérable. 1956 : Malgré les efforts effectués par les agriculteurs, pour une meilleure hygiène dans les étables, la tuberculose est toujours présente sur une partie du bétail. La laiterie entreprend une opération d'envergure. Elle crée pour cela, un Syndicat d'Action Sanitaire. Celui-ci a pour but, l'assainissement du cheptel. On vaccine, et 600 bêtes réagissant à la tuberculinisation, doivent être abattues.			"Fromage de la Fermière"



			"Le Donjon du Chateau de Niort"

			1960 : La croissance de l'établissement continue. le directeur M. Vidart, qui dirige ses cinquante huit salariés et le président M. Brothier, décident le début de la fabrication de la poudre de lait selon le procédé Spray. Vingt et un chaufeurs font le ramassage. 1968 : Le 1er janvier, alors que toute la France se réveille toute engourdie par les effets du réveillon et que le mois de mai est encore loin, dix superbes camions-citerne apparaissent dans la cour de l'usine, lls s'alignent un par un comme des petits soldats, les cuves de six mille litres brillent sous le timide soleil.

	Une page de l'histoire de Lezay se tourne, une nouvelle "ère" moderne commence. Sous l'impulsion du directeur général M. Cargouet, en place depuis le 15 décembre 1961, et secondé par le directeur-adjoint M. Sorin, la laiterie prend de l'essor. Le président M. Villeneuve peut être satisfait, l'usine tourne à plein régime, sous la surveillance du chef du service technique M. Pochon.

Fromage carré "Le Lezéen"		Boite de fromage "Camembert de Mélanie"			"Fromage Le Grelot"



		Fromage des "Enfants de la Dive"

	1971 : Bien que l'on fabrique toujours du beurre, ce dernier est détrôné par les fromages. La production variée de chèvres de toute nature, de camemberts et de carrés, permet avec cette nouvelle gamme de produits, de satisfaire l'appétit des consommateurs. Sur sa lancée, la laiterie présente un nouveau fromage qui peut surprendre, n'étant pas une Spécialité du Poitou-Charente, Il s'agit du Morbier du Jura. Fabriqué ici à la fromagerie, il s'affine ensuite dans les caves naturelles du petit village de Nozeroy, près de Lons-Le-Saunier dans le Jura. La société à étendu son secteur. En plus de 800 adhérents sur la zone de Lezay, elle se pourvoit dans la Vienne et la Charente. La quantité journalière, qui arrive dans ses énormes tanks que l'on voit adossés le longs de la façade du bâtiment atteint les 80.200 litres en vache et 16.500 en chèvre. Plus de mille tonnes de beurre par an sont expédiées dans toute la France.

					"Camembert Le Manoir"

	Fromage "Les 3 As"			Fromage "L'Étincelle"



	"Fromage des 2 roses"

	Dans beaucoup de laiteries, des générations entières se sont succédées comme ouvriers ou ramasseurs, plus rarement comme directeurs. De père en fils, on était employé, soit par nécessité, les industries étant peu nombreuses dans la région, soit par tradition. Il en est ainsi pour la famille Rousseau. Le grand-père Pierre Foucault commença dans les premiers temps de la beurrerie. Il sillonna, avec sa charrette, les chemins caillouteux et défoncés de la campagne lezéenne. Il arrêta sa carrière en 1946 après de longs et loyaux services. Son gendre, Paul Rousseau prend la succession vacante. Il connut lui aussi la voiture attelée par tous les temps, puis le camion avec les bidons de vingt litres. Il regretta toujours un peu, la disparition de la tournée à Cheval. Bien sûr, avec le véhicule motorisé, la journée se passait plus rapidement. Mais quand il partait de bon matin en Compagnie de sa brave jument, quel plaisir d’entendre les doux hennissements de satisfaction des retrouvailles. Pouvoir faire un petit brin de Causette, pendant la longue route, et quelques fois, fermer les yeux tout en tenant les rênes, et écouter le pas cadencé de l'animal. Apercevoir la buse planant majestueusement au-dessus des prés. De temps en temps, il lui arrivait de déranger, sans le vouloir, un vol de perdrix au détour d'une haie, ou de rencontrer à l'entrée du bois de Bourchenin, son petit copain l'écureuil, qui chaque matin semblait l'attendre. Fini tout cela avec le camion. C'était son plus grand regret. Il cessa son activité le 31 décembre 1968. Son fils, Jacques Rousseau prit la suite dés le lendemain, avec son camion-citerne flambant neuf. Il prenait le lait de soixante dix paysans, sur un territoire allant de Lezay, St-Vincent, Ste-Soline, Vançais et même jusqu’à St-Coutant. Au printemps et en été, il accomplissait deux tournées dans la journée, les animaux donnant plus de lait pendant ces saisons. Sa citerne ne suffisait pas parfois, car au plus fort de cette période, il lui arrivait d'emmagasiner en deux voyages jusqu'à 10.000 litres par jour. Il prit sa retraite le 13 mars 1983.

	"Camembert Cloche d'Or"			Fromage "Sire de Pons"

	1973 : Voici la production de cette année : fromage 2.756.000 kgs, poudre de lait 1.523.000 kgs, beurre 1.103.000 kgs, poudre de lacto sérum 732.000 kgs. 1975 : L’age d'or des laiteries arrive à sa fin. Beaucoup d'entre-elles commencent à sentir les effets de la crise. Certaines ont dû malheureusement fermer et d'autres tentent de se rapprocher. Lezay n'échappe pas à la règle.

"Camembert du Père Moschus"					"Camembert Vieux Frère"



		"Fromage Joséphine"



	Dans les années 80, la laiterie de Lezay connaît des difficultés. On parle de fusion, mais avec qui ? 1980 : Le code barre GENCOD (Groupement d'Etudes de Normalisation et de COdification) fait son apparition. Le code barre indique la famille de produits, la marque, la référence, le colisage. - Les 3 premiers chiffres indiquent le pays de provenance du produit (300 à 379 = France). - Du 3ème (du pays) au 7ème chiffre indiquent le numéro de membre de l’entreprise participant au système EAN. - Du 8ème au 12ème chiffre indiquent le numéro d’article du produit. - Le dernier chiffre indique une clé de contrôle calculée à partir des douze premiers chiffres, elle permet de contrôler la validité du code-barres.

Fromage de chèvre "Saint-Loup"


	1983 : Sous le marché couvert, au mois d’octobre, se tient une assemblée extraordinaire. Presque tous les sociétaires sont présents. On reparle de fusion. Le ton monte et l'ambiance devient électrique. Certains refusent tout rapprochement. Des personnes proposent une alliance aves des groupes comme Besnier, Capribeur, et une minorité souhaite La Mothe. Les débats sont animés. Finalement, en novembre la laiterie fusionne avec Capribeur, filiale de GLAC. 1984 : Il ne se fabrique plus que du fromage de lait de vache de type camembert. Le lait de chèvre collecté est expédié à St-Loup-sur-Thouet. Le directeur M. Cargouet cesse ses fonctions.

	"Camembert St-Louans"			Camembert "Le Gargantua"

"Camembert Rose du Poitou"		"Camembert Moulin Piard"			Camembert "Le parapluie rouge", marque qui provient de Souillac (17), s'est fabriqué à Lezay de 2007 à 2012.

	1994 : La laiterie Coopérative de Lezay continue toujours son activité dans le G.L.A.C.



	2001 : L'établissement emploie 80 personnes. Ce qui fait que Capribeur emploie 200 personnes sur les sites de St-Loup-sur-Thouet et de Lezay. 2005 : La collecte lait de vache se monte à 120 millions de litres, et de lait de chèvre à 38 millions de litres. 2010 : Sa production annuelle est de l’ordre de 3 000 tonnes. 2011 : Le groupement Glac décide de fermer Lezay mais aussi Chadenac (Charente-Maritime) dans le cadre d’un regroupement de la production sur les unités de Saint-Saviol (Vienne) et Bougon (Deux-Sèvres). La laiterie de Lezay (Deux-Sèvres), qui emploie 45 salariés, ferme définitivement au début du deuxième semestre 2011.


					Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com

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